mercredi, novembre 27, 2024
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Disparition de Foniké Menguè et Billo Bah : l’ONU presse le gouvernement guinéen de s’expliquer  

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Depuis plusieurs mois, la disparition présumée des activistes Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, et Billo Bah soulève une vague d’inquiétude en Guinée. L’ONU, par l’intermédiaire de ses experts, exige des réponses concrètes de la part du gouvernement guinéen. 

Une demande de transparence ignorée  

Le 24 septembre 2024, les Nations Unies, via la Rapporteuse spéciale sur les défenseurs des droits de l’homme et le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires, ont officiellement saisi les autorités guinéennes. L’objectif : obtenir des éclaircissements sur le sort des deux activistes enlevés le 9 juillet 2024.

Dans une note rendue publique après l’expiration du délai de réponse de deux mois, l’ONU dénonce ce qu’elle qualifie de « refus tacite » de collaboration. «Le sort de M. Sylla et de M. Bah et le lieu où ils se trouvent restent inconnus», rappelle le document.

Des circonstances troublantes  

Selon les informations rapportées par les Nations Unies, les autorités guinéennes nient toute implication. «Le 17 juillet 2024, le Procureur général a indiqué qu’aucun organe d’enquête n’avait procédé à une interpellation ou une arrestation et qu’aucun établissement pénitentiaire ne détenait ces personnes», précise le rapport.

Cette position contraste avec les allégations d’enlèvement, qualifiées par l’ONU de «graves violations des droits humains fondamentaux». Les experts onusiens ajoutent :

«Si ces allégations s’avéraient confirmées, le gouvernement aurait gravement violé ses engagements en matière de droit international, y compris la prohibition de la disparition forcée et de la détention arbitraire.»  

Un cadre juridique clair

Les Nations Unies rappellent que la disparition forcée constitue une infraction au statut de jus cogens, une norme impérative du droit international. Elles exhortent le gouvernement guinéen à respecter la Déclaration des Nations Unies sur la protection contre les disparitions forcées, qui stipule qu’aucun État ne doit tolérer ou autoriser de tels actes.

«Aucune circonstance, quelle qu’elle soit, ne peut justifier une disparition forcée», martèle la note onusienne.

Exigences et pressions  

Face à ce silence, l’ONU demande :

– Des informations détaillées sur le sort des deux activistes et leur localisation. Si ces derniers sont détenus, il est impératif de préciser les motifs légaux et factuels, ainsi que leur accès aux familles et représentants.

– Les résultats des enquêtes éventuellement menées pour identifier et sanctionner les auteurs des enlèvements.

Enfin, l’ONU avertit que ses communications, ainsi que les réponses éventuelles du gouvernement, seront rendues publiques et intégrées dans son rapport habituel au Conseil des droits de l’homme.

Une attente insoutenable  

En Guinée, cette affaire suscite indignation et inquiétude. Les familles des disparus et les organisations de défense des droits humains appellent à une action urgente pour faire la lumière sur ce dossier. Pour l’heure, l’absence de réponse officielle entretient un climat de suspicion et de tension.

L’avenir des défenseurs des droits humains dans le pays semble suspendu à la capacité des autorités à briser le silence. Le gouvernement guinéen acceptera-t-il enfin de collaborer ?

 

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