mardi, novembre 26, 2024
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Nairobi : une marche pacifique dispersée lors de la Journée contre les violences faites aux femmes

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Lundi 25 novembre, des manifestants se sont rassemblés à Nairobi pour dénoncer les féminicides et réclamer justice. La marche, organisée à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, a été brutalement dispersée par la police.

Une mobilisation pacifique sous tension

Brandissant des pancartes où l’on pouvait lire «Arrêtez de tuer les femmes» et «Les vies des femmes comptent», les manifestants espéraient attirer l’attention sur les violences faites aux femmes au Kenya. Mais leur espoir d’une manifestation pacifique a rapidement été douché par l’intervention musclée des forces de l’ordre. La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule, suscitant colère et indignation.

Waithira Karanja, résidente de Nairobi, n’a pas caché sa frustration : «La police est celle qui tue les femmes, c’est pourquoi elle ne veut pas que nous protestions contre leurs meurtres. Ils sont censés nous protéger, mais ce sont eux qui propagent la violence contre nous. Nous voulons donc des comptes», rapporte africanews.com.

97 féminicides en trois mois

Le recours à la violence policière intervient dans un contexte de montée inquiétante des féminicides au Kenya. Selon les agences de police, 97 cas ont été signalés ces trois derniers mois dans différentes régions du pays. Des chiffres qui témoignent de l’ampleur du problème et de l’urgence d’une réponse nationale.

Happy Olal, activiste pour la justice sociale, a interpellé directement le gouvernement : «Combien de femmes doivent encore mourir pour que ce gouvernement agisse ? Nous sommes ici pour dire au gouvernement qu’aujourd’hui nous lançons les 16 jours d’activisme. Ruto ne peut pas simplement dire qu’il y a des féminicides, il a un rôle supplémentaire».

16 jours pour faire entendre la voix des femmes»

Cette marche marquait également le début des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, une campagne mondiale visant à sensibiliser et à mobiliser les gouvernements, les institutions et les citoyens.

Pour de nombreux participants, cette répression policière symbolise l’ampleur des obstacles auxquels les femmes font face. Alors que la société civile appelle à des mesures concrètes, le silence des autorités pourrait, selon certains, renforcer l’impunité.

Un appel à l’action et à la justice

La dispersion de cette marche pacifique met en lumière les tensions persistantes entre la société civile et les forces de l’ordre au Kenya. À l’heure où les féminicides continuent de faire des ravages, les voix de femmes comme Waithira Karanja et Happy Olal rappellent une vérité implacable : le combat pour la justice et la sécurité des femmes ne peut plus attendre.

Image: illustration 

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