Décédé dimanche dernier à l’âge de 83 ans, le guitariste guinéen, Mitoura Traoré, connu sous le surnom « Papa Paya Paya » a bénéficié d’un dernier hommage, hier lundi, 12 avril 2021 à l’hôpital de l’amitié sino-guinéenne, où il était en soins pour cause de maladie. Chef d’orchestre et fondateur de Horoya Bande Nationale, le défunt a été inhumé un peu plus tard dans la journée à Simabossia, un quartier en banlieue de Conakry. Parents, proches, amis et collaborateurs étaient massivement présents à la cérémonie funèbre, rapporte un journaliste de Laguinee.info qui était de la partie.
Fodé Sylla, journaliste animateur culturel au sein du groupe de médias « Evasion », garde du défunt le souvenir d’un homme qui a honoré la culture guinéenne aussi bien à l’interne qu’à l’externe.
« Avant tout d’abord je présente mes condoléances au peuple de Guinée, particulièrement à la famille. Le doyen Mitoura Traoré est l’initiateur principal du groupe Haroya Bande National. C’est lui qui a mis ses mains dans les poches pour encadrer ce groupe en 1964. Depuis il a voyagé dans plusieurs pays et il a remporté des prix. C’est pourquoi il est l’une des icônes de la musique Guinéenne et ailleurs dans le monde. C’est un homme qui a accepté de mouiller le maillot pour son pays jusqu’à sa dernière demeure », rappelle le jeune journaliste.
Mohamed Lamine Camara était un compagnon de Mitoura Touré. Aussi chef d’orchestre, il témoigne que le décès de son désormais regretté ami est une : « grande perte pour non seulement le Haroya Bande mais aussi pour le peuple de Guinée. Le doyen Mitoura Traoré était un homme qui était beaucoup rattaché à la culture guinéenne. Depuis qu’il a créé le Horoya Bande en 1964 à Kankan, nous sommes ensemble. On s’est jamais séparé. Il a aussi créé d’autres groupes d’orchestres comme le Nimba Jazz de N’Zérékoré et tant d’autres. Donc c’est un homme qui s’est battu pour la culture guinéenne ».
Yébé Traoré est membre du groupe d’orchestre Horoya Bande. En plus de sa compassion à la famille éplorée, il fait une demande à l’Etat guinéen.
« Ces orchestres qui se sont battus corps et âme pour le rayonnement de la culture guinéenne doivent leur mérite de la part de l’État mais aussi du peuple de Guinée à leur vivant. Personnellement, je n’ai pas assez de mots à dire. Tout ce que je demande à l’État particulièrement au ministère des arts et de la Culture, c’est de soutenir davantage ces orchestres au moment ils sont vivants. Il faudrait pas attendre qu’ils meurent pour les rendre hommage », dit-il.
Mitoura Traoré laisse derrière lui une grande famille. L’un de ses fils est l’actuel PDG du groupe de médias « Evasion ». Ce dernier s’appelle Moussa Traoré.
Ibrahima Foulamory Bah pour Laguinee.info