Le Tribunal de Première Instance de Dixinn où trônent Mme Traoré M’Ballou Keita et Sidy Souleymane NDiaye, deux des bras judiciaires du troisième mandat, a encore frappé. Il vient de condamner Mamady Onivogui à un an de prison ferme pour participation à un mouvement insurrectionnel, association de malfaiteurs, menaces de violences par le biais d’un système informatique. L’accusation et la condamnation sont tellement farfelues qu’on aurait pu en rire si un autre innocent ne se trouvait pas privé de liberté.
L’opinion publique devrait être située sur la manière dont fonctionne le Tribunal de Première Instance de Dixinn relativement aux dossiers concernant les membres du FNDC et de l’opposition. En réalité, c’est le Procureur de la République qui est le véritable maître d’œuvre de toutes les procédures et condamnations que prononce cette juridiction contre les patriotes. Lorsqu’il veut ouvrir une information judiciaire, il saisit toujours le même juge d’instruction, en l’occurrence Monsieur Ousmane Coumbassa. Ce dernier, en raison de la faiblesse de son niveau, est fortement influencé par Sidy Souleymane NDiaye. Parfois, certains actes de procédure sont rédigés de la main de ce dernier. Le juge d’instruction ne fait qu’y apposer sa signature. L’influence du Procureur de Dixinn sur le juge d’instruction Ousmane Coumbassa est si marquée que celui-ci apparaît plus comme un substitut du procureur qu’un magistrat du siège.
Quant à Mme MBallou Keita, Présidente du Tribunal, elle se sent obligée de siéger dans les dossiers concernant les militants anti 3ème mandat depuis que le juge Charles-Alponse Wright a rendu une décision contre les réquisitions de Sidy Souleymane N’Diaye dans un dossier concernant le camarade Foniké Mènguè.
L’insuffisance professionnelle , la crainte de perdre son poste, le militantisme politique, voilà ce qui caractérise beaucoup de nos magistrats dans l’exercice de leur profession. Ils oublient complètement leur mission fondamentale de rendre la justice en toute indépendance, selon leur conscience.
Hasard de calendrier, la condamnation de Mamady Onivogui est intervenue le même jour que celle d’un certain Sheick Affan connu pour ses discours haineux et injurieux sur les réseaux sociaux. Mais, différence importante, ce dernier a bénéficié d’un sursis alors que ses actes et propos sont très graves et visent toute une communauté. Mais il fallait s’attendre à cette condamnation plus ou moins laxiste puisque le parquet de Mafanco où se trouve un autre magistrat du 3ème mandat lui avait trouvé des circonstances atténuantes en parlant de méconnaissance de la loi. N’est-ce pas une autre preuve du caractère partial de la justice guinéenne ?
La condamnation de Mamady Onivogui est choquante et injuste à tous points de vue. Mais quoi qu’il arrive, le combat continuera.
SEKOU KOUNDOUNO responsable des stratégies et planification du FNDC /Membre Balai Citoyen /Membre AFRIKKI