La déception est à son comble à Boké. Ce mardi, le Syli national de Guinée a été battu par une déterminée équipe tanzanienne sur le score de 1-0. Une élimination brutale pour une sélection qui n’avait besoin que d’un nul pour décrocher son billet pour la CAN 2025 au Maroc. Entre colère, incompréhension et ironie amère, les supporters de Boké ne mâchent pas leurs mots.  

Une équipe qui a « minimisé l’adversaire »  

Millimono Marcel, visage crispé, a résumé la frustration générale en un constat sans appel : « On n’a pas les moyens. Nous sommes en colère, mais il y avait de l’espoir quand même. Comme ça s’est passé ainsi, nous attendons la prochaine qualification. Les joueurs ont fait de leur mieux, mais au début, l’équipe avait minimisé l’adversaire. C’est dans les dernières minutes qu’elle s’est concentrée. » 

Une critique acide, mais juste : comment une équipe qui aspire à être parmi les meilleures d’Afrique peut-elle aborder un match décisif avec autant de légèreté ?

Le milieu de terrain, ce maillon faible  

Loua Jean, un habitué des débats footballistiques, a pointé du doigt un problème central, sans détour ni pincettes : « C’est le milieu qui n’a pas fonctionné. Parce que, quand on parle du football, c’est le milieu. Tout passe par là. Je n’ai pas compris nos joueurs qui étaient au milieu. On ne les sentait pas du tout. »

Pour lui, cette faiblesse a réduit à néant les espoirs de voir une attaque percutante : « Je n’ai pas vu ce que j’espérais voir, mais je les félicite pour le travail accompli. » Un compliment poli qui masque difficilement l’amertume.

Un changement d’horaire scandaleux  

Jaroh Koulemou, visiblement remonté, a tenu à dénoncer une organisation chaotique qui, selon lui, a joué un rôle non négligeable dans cette défaite : « C’est un peu difficile de se prononcer. Le match était prévu à partir de 19 heures, mais ils l’ont ramené à 13 heures sans motif, soi-disant un problème d’électricité. Ça va vraiment mal. Très mal. » 

Un changement qui a surpris joueurs et supporters, mais qui ne semble pas être la seule excuse valable pour une prestation aussi terne.

La Tanzanie, plus ambitieuse que le Syli  

Au-delà des critiques internes, la réalité est simple : la Tanzanie a voulu cette qualification plus que la Guinée. Pendant que les joueurs de Dussuyer semblaient attendre la fin du match pour célébrer un nul, les Tanzaniens, eux, ont joué avec leurs tripes. Résultat : un but décisif qui envoie la Guinée plier bagage.

À Boké, les supporters sont formels : cette élimination est le reflet d’un problème plus profond. Une préparation insuffisante, une arrogance mal placée et un manque cruel de discipline. Le Syli national devra faire mieux, beaucoup mieux, pour regagner la confiance d’un public lassé de l’éternel refrain : « Ce sera pour la prochaine fois ».

De Boké, Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info