Un face-à-face très attendu entre le Premier ministre Bah Oury et le président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), organisé par RFI ce lundi 18 novembre, devait permettre de débattre de la gestion de la transition du CNRD. Mais à la surprise générale, le chef du gouvernement s’est rétracté à la dernière minute. Un coup dur pour le dialogue politique en Guinée.
Un engagement trahi
Aliou Bah, leader du MoDeL, n’a pas mâché ses mots en annonçant l’annulation de la participation du Premier ministre. Il a révélé que Bah Oury avait « reçu des instructions de dernière minute de sa hiérarchie », à savoir la présidence de la transition, pour se désister du débat prévu au CCFG. Dans un message direct et sans détour, Aliou Bah a déploré la situation : « Je suis au regret de vous apprendre que le Premier ministre, Amadou Oury Bah, aurait reçu des instructions de dernière minute de sa hiérarchie, en l’occurrence la présidence de la transition, pour ne pas participer à notre débat prévu ce matin 18/11 au CCFG, à l’initiative de RFI. Que reste-t-il dans un pays où même le dialogue et le débat ne sont plus possibles ? »
Il a ajouté avec amertume : « Dommage ! »
Malgré cette volte-face, Aliou Bah a réaffirmé sa détermination à aller jusqu’au bout. Le leader du MoDeL a tenu à montrer qu’il respecterait son engagement envers la population et la presse, en particulier envers RFI, qui l’avait invité. Ainsi, il a annoncé :
« En dépit de tout, nous tiendrons le débat sans le Premier ministre. Je respecterai mon engagement vis-à-vis de vous, mes compatriotes, et de RFI qui m’a invité. »
L’enregistrement du débat, initialement prévu pour ce matin, a été maintenu et devrait être diffusé dès demain, mardi 19 novembre, à partir de 8h10 TU.
Ce retrait inattendu du Premier ministre soulève une question majeure : qu’en est-il du dialogue entre les autorités et les forces vives de la nation en Guinée ? L’absence de Bah Oury au débat, malgré son engagement initial, reflète une nouvelle fois les tensions et l’instabilité qui caractérisent la gestion de la transition. Aliou Bah, quant à lui, a confirmé que le MoDeL ne faiblirait pas dans sa volonté de maintenir le débat et de défendre ses idées. Alors que le pays semble de plus en plus en proie à une crise de confiance, il reste à voir si ce genre de blocage pourra être surmonté dans les mois à venir.
Laguinee.info