Le samedi 9 novembre 2024, une attaque à main armée a secoué la ville de Kissidougou. M. Kéoulen Kourouma et sa femme ont été violemment agressés par un individu armé qui n’a pas hésité à ouvrir le feu pour s’emparer de leur moto. Blessés et profondément choqués, le couple raconte cette nuit de terreur depuis l’hôpital préfectoral de Kissidougou.
Une route périlleuse et un assaillant impitoyable
M. Kourouma, originaire de Yombiro, partage les détails glaçants de cette nuit tragique : « C’est le samedi 9 novembre 2024, j’ai quitté Kintigna dans Siguiri pour Kissidougou. Arrivé à Tokounou avec madame, on a allumé le feu pour nous sécher. C’était vers les 00 h ; je voulais passer la nuit, mais tout était fermé. On était obligé de continuer. À l’entrée de Kissidougou, vers le Carrefour Banankoro, à la monticule au niveau du petit pont, j’ai entendu une explosion. Pour moi, c’est mon pneu qui a éclaté. On est tombé. En essayant de relever ma moto, j’ai aperçu un monsieur sortir de la brousse en tenue de féticheur (simbo). Je l’ai demandé de l’aide. Madame m’a dit que c’était un bandit. »
Sous la menace des balles
La nuit s’assombrit davantage pour le couple lorsque l’agresseur brandit son arme et tire à nouveau. « Essayant de relever de nouveau ma moto, il a encore tiré et a dit en français : « Couchez-vous, sinon je vais vous tuer« . J’ai joué le mort, puis il a pris la moto, une TVS qui avait nos bagages et une somme de 2.500.000 FG, et est parti », témoigne M. Kourouma. Ce geste de désespoir leur a probablement sauvé la vie, mais l’agresseur s’est enfui avec tout ce qu’ils possédaient.
Une aide tardive et des séquelles durables
Malgré la peur et les blessures, M. Kourouma parvient à trouver une aide de fortune pour se rendre en sécurité. « Heureusement que j’avais un petit billet sur moi. J’avais mon téléphone, j’ai appelé un frère qui était à Conakry, puis un frère de Bagbè a appelé les BAC. On a arrêté un véhicule et avec les services de BAC, on est venu ensemble à Kissidougou », poursuit-il. Ils arrivent à l’hôpital, mais les pertes matérielles et financières sont lourdes pour le couple : « On a tout perdu : mes habits, ceux de madame, l’argent et la moto, une TVS capot noir. Depuis qu’on est là, tous les frais de traitement, je les prends en charge. »
L’appel à l’aide des autorités
Pour M. Kourouma, la douleur physique se mêle à une inquiétude profonde face à l’insécurité. « Tout de même, les quelques policiers et le procureur étaient là. Je lance un appel aux autorités pour nous aider, car ce n’est pas facile. Personnellement, j’ai reçu deux coups de fusil, et madame un coup », implore-t-il avec gravité depuis son lit d’hôpital.
Cette attaque violente, qui aurait pu être mortelle, est un rappel inquiétant des risques encourus par les voyageurs en zone rurale. Face à la montée de l’insécurité, la population attend des mesures concrètes des autorités locales pour rétablir un sentiment de sécurité dans ces régions reculées.
De Kissidougou, Oumar Leno, pour Laguinee.info