Depuis vingt-cinq ans, le Nigeria a rapatrié plus de 5 milliards de dollars d’avoirs dérobés, incluant des fonds et des biens de luxe exfiltrés vers l’étranger. Le Centre consultatif législatif de la société civile nigériane (CISLAC) poursuit sans relâche ce recouvrement dans le cadre de la lutte contre la corruption.
Récupération des avoirs : un enjeu national
Depuis plusieurs décennies, la fuite de capitaux a privé le Nigeria de précieuses ressources, exacerbant la pauvreté et freinant le développement économique. Dans ce contexte, Auwal Musa Rafsanjani, directeur du CISLAC, a annoncé mercredi que « plus de 5 milliards de dollars d’avoirs volés ont été récupérés par le Nigeria au cours des 25 dernières années », rapporte l’agence Anadolu.
Cette somme inclut aussi bien des fonds que des bijoux de luxe, initialement détournés et dissimulés à l’étranger par d’anciens dirigeants.
Rafsanjani a précisé que cette action s’inscrit dans le cadre de la « Position africaine commune sur le recouvrement des avoirs du Nigeria », un programme visant à rapatrier les biens dérobés et placés en dehors des frontières nationales. « Nous continuons à travailler pour récupérer les avoirs qui ont été exfiltrés sans être enregistrés », a-t-il ajouté, soulignant l’ampleur du défi.
Les millions d’Abacha : symbole d’un pillage d’État
Parmi les fonds récupérés, des centaines de millions de dollars appartenaient à l’ancien président Sani Abacha, tristement célèbre pour ses détournements. Entre 1993 et 1998, le général Abacha aurait détourné environ 5 milliards de dollars, transférés vers des comptes en Suisse et aux États-Unis. Rafsanjani rappelle que « des centaines de millions de dollars volés par l’ancien président, le général Sani Abacha, ont été restitués au Nigeria après des années de négociations internationales ».
Depuis 1998, plus de 3,6 milliards de dollars dérobés sous le régime d’Abacha ont été restitués au gouvernement nigérian. Les efforts de récupération nécessitent une collaboration diplomatique et des années de négociation, la Suisse et les États-Unis ayant été parmi les principaux pays à restituer les fonds détournés.
Le combat continue!
Si ces recouvrements constituent une victoire pour la justice, Rafsanjani souligne que le travail est loin d’être terminé. D’autres actifs, encore dissimulés à l’étranger, doivent être rapatriés pour permettre une meilleure utilisation des ressources au service du développement. « Chaque dollar récupéré est une victoire pour le peuple nigérian, mais il est crucial que cet argent profite directement aux citoyens et non à l’élite corrompue », a-t-il insisté.
Une responsabilité partagée
La récupération des fonds volés est un premier pas vers une meilleure gouvernance. Toutefois, l’utilisation transparente de ces fonds sera essentielle pour garantir une véritable justice sociale.