vendredi, novembre 15, 2024
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Elie Kamano :. «Des gens qui désinfectaient et décontaminaient des jardins en Europe ont envahi l’administration»

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Dans un coup de gueule retentissant, Elie Kamano, l’artiste qui fut un fidèle allié du CNRD au début de la transition, tire à boulets rouges sur le pouvoir militaire en place. Sur son compte Facebook, le reggaeman dénonce avec virulence les dérives du CNRD, qu’il accuse de trahir les espoirs des Guinéens. Il dévoile ́ce qu’il qualifie de « 10 péchés majeurs » du CNRD, un pouvoir qu’il ne reconnaît plus et contre lequel il appelle à une insurrection nationale. 

« Les promesses du CNRD ? Des paroles en l’air ! »

Le premier péché du CNRD, selon M.Kamano, est une question de légitimité. Pour lui, les membres du CNRD ne sont que des opportunistes qui n’ont jamais connu « la lutte », n’ont jamais « reniflé de gaz lacrymogènes » et n’ont jamais connu « la solitude cabalistique et ténébreuse de la prison » au nom d’une cause patriotique. «Des gens qui désinfectaient et décontaminaient des jardins en Europe ont envahi l’administration», lance-t-il. Il fait référence à la montée en puissance de certains membres du CNRD comme Ousmane Gaoual, Dansa Kourouma, Djiba Diakité et Thierno Mamadou Bah, qui, selon lui, ont pris le pouvoir « par exhortation du comité de sélection des cadres » mis en place par le Général Doumbouya. «Ils ont écarté le mérite et ont préféré leurs frères, leurs cousins et leurs amis.» Une gestion qu’il qualifie de «clanique et incompétente» qu’il condamne sans détour.

Les promesses oubliées : le CNRD n’a rien respecté »

L’artiste n’a pas que des critiques sur la forme, il en a aussi sur le fond. Il évoque le programme en dix points du CNRD, notamment les engagements pris par Ousmane Gaoual sur la télévision nationale. «À trois ans de la transition, aucune de ces obligations n’a été respectée», dénonce-t-il. Une promesse vide, une parole jetée aux Guinéens sans jamais être concrétisée,dit-il. Selon lui, le CNRD est un pouvoir qui brille par son inaction et son manque de vision pour l’avenir du pays.

La charte de la transition ? Un chiffon !

L’artiste ne se contente pas de critiquer l’incapacité du CNRD à tenir ses promesses. Il accuse également le pouvoir militaire de trahir les principes qu’il a lui-même posés. En particulier, il dénonce la violation de l’article 46 de la Charte de la Transition, qui stipule que les membres du CNRD, y compris son président, ne doivent pas se porter candidats aux prochaines élections. Elie qualifie de « chiffon » le projet de nouvelle constitution présenté par le CNRD, un texte sans consultation populaire, et qui permettrait à tout Guinéen de plus de 35 ans, y compris le Général Doumbouya et ses lieutenants, de se présenter. «Un chiffon nous a été présenté comme avant-projet de la nouvelle constitution sans consultation du peuple», s’insurge-t-il. Pour lui,la manipulation est claire, et il n’hésite pas à en faire l’un des péchés majeurs du pouvoir actuel.

« Une répression sélective et des assassinats arbitraires »

Plus loin, il passe ensuite à un autre dossier brûlant : la répression violente exercée par le CNRD. «L’assassinat arbitraire et immérité de plusieurs officiers de l’armée guinéenne, notamment le général Sadiba Koulibaly, le colonel Célestin Bilivogui et d’autres», dénonce-t-il. L’enlèvement de plusieurs figures de la société civile, comme Foniké Mengue et Billo Bah, pour avoir osé dénoncer les pratiques autoritaires du CNRD, est aussi pointé du doigt. SelonM Elie Kamano, la répression est « sélective » : «La CRIEF sélective emprisonne ceux qui ont décidé de ne pas céder aux rançons pour leur liberté, et libère ceux qui les payent», explique-t-il.

Des médias muselés et des jeunes laissés pour compte

Selon lui, Il n’y a pas que les opposants politiques qui souffrent sous le CNRD. Elie Kamano dénonce également la fermeture des médias qui ont refusé de se plier à la volonté du pouvoir militaire. «Ils ont fermé tous les médias qui ont refusé de galvauder leur ligne éditoriale pour le CNRD», lance-t-il, soulignant que cette censure a plongé de nombreux jeunes journalistes dans la précarité. «Des centaines de jeunes guinéens sont aujourd’hui au chômage», regrette-t-il. Un pouvoir qui, selon lui, ne fait qu’accroître la souffrance du peuple.

L’élite au pouvoir : plus bourgeoise que jamais?

M.Kamano n’épargne pas l’élite militaire au pouvoir. Selon lui, le CNRD est « l’association civilo-militaire la plus nantie et la plus bourgeoise de l’histoire des transitions ». Il les accuse d’avoir «acheté des armes de guerre avec l’argent du peuple guinéen» pour imposer par la terreur leur domination. « Ils répriment dans le sang ceux qu’ils sont censés protéger», assène-t-il.

Ce n’est pas tout : le pouvoir en place, selon Kamano, se sert de l’argent des citoyens pour financer une campagne pour du Général Doumbouya. «Ils braquent les caisses de l’État pour une prétendue campagne», dénonce-t-il.

Appel à un sursaut !

Elie Kamano, qui ne mâche pas ses mots, ne se contente pas de décrire la situation, il appelle à l’action. « On doit vite sauver le pays ! » clame-t-il, appelant à un sursaut national. Pour lui, seule cette option pourra mettre fin à la dérive du CNRD. «La mère patrie nous appelle», déclare-t-il, convaincu qu’un réveil des consciences est indispensable pour la survie du pays. «Pour la patrie je vis, pour la patrie je meurs !!»

 

Boundèbengouno, pour Laguinee.info 

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