L’Union syndicale des Enseignants-Chercheurs et Chercheurs de Guinée (USECCG) a exprimé, lors d’une conférence de presse ce lundi 4 novembre 2024, son refus de s’associer à la grève illimitée décrétée par le Syndicat National Autonome de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (SNAESURS). Cette décision, motivée par un appel au dialogue et à la cohésion, résonne comme un avertissement sur les divisions au sein du mouvement syndical.
Une décision unilatérale vivement critiquée
Dans un communiqué incisif, l’USECCG a tenu à clarifier sa position : «Nous informons l’opinion publique de notre désaccord face à la décision unilatérale du Syndicat National Autonome de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (SNAESURS) de déclencher une grève illimitée au sein des Institutions d’Enseignement Supérieur, des Instituts de Recherche Scientifique et des Centres de Documentation et d’Information, sans consultation préalable de notre organisation». Ce reproche marque un profond désaccord avec la démarche du SNAESURS, jugée unilatérale et nuisible pour la solidarité syndicale.
Sékou Amadou Kouyaté, deuxième secrétaire général de l’USECCG, déplore l’impact négatif de cette initiative sur la crédibilité du mouvement syndical. Selon lui, «toute action syndicale d’envergure doit faire l’objet d’une concertation entre les organisations syndicales concernées. Une telle démarche unilatérale est contraire aux principes de solidarité syndicale et nuit à la crédibilité de notre lutte commune pour l’amélioration des conditions de travail dans le secteur.»
Une promesse de collaboration non tenue
Soucieux de renforcer les actions syndicales, l’USECCG affirme avoir entamé un dialogue avec le SNAESURS pour préparer une stratégie commune. «Nous estimons que le dialogue, la concertation et la cohésion sont essentiels pour défendre efficacement les intérêts des enseignants-chercheurs et chercheurs de Guinée. C’est dans cette optique que l’USECCG avait pris l’initiative de rencontrer les membres du Bureau Exécutif du SNAESURS en vue d’une synergie d’actions», a précisé Kouyaté.
Cependant, malgré une rencontre prometteuse, cette volonté de coopération est restée sans suite. «Au courant de l’entrevue, le SNAESURS avait promis de revenir vers l’USECCG pour une coalition face aux défis qui nous interpellent. Cette promesse est restée vaine», a-t-il ajouté, illustrant ainsi la déception de l’USECCG face à un manque de solidarité qui affaiblit le mouvement.
Des divisions syndicales anciennes et profondes
Cette désolidarisation de l’USECCG ne constitue pas un fait inédit dans le paysage syndical guinéen. Déjà sous la présidence d’Alpha Condé, une scission similaire avait ébranlé le mouvement des enseignants. Alors que le SLECG, dirigé par Aboubacar Soumah, lançait une grève générale pour défendre les conditions de vie des enseignants, le SNAESURS, qui aujourd’hui initie cette nouvelle grève, avait été créé, affaiblissant ainsi le SLECG et sa lutte pour des réformes dans l’éducation.
Baïlo Fatako, pour Laguinee.info