samedi, novembre 2, 2024
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Botswana : le président Masisi reconnaît la défaite de son parti après 60 ans au pouvoir

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Après une défaite retentissante aux élections législatives, Mokgweetsi Masisi, président du Botswana, a annoncé ce vendredi son retrait du pouvoir. Cette décision marque la fin d’une ère pour le pays, où le Parti Démocratique du Botswana (BDP) dominait la scène politique depuis près de six décennies. Retour sur un bouleversement historique et ses implications pour l’avenir du pays.

Un adieu sous le signe de la transition

Le président sortant n’a pas tergiversé. Lors d’une conférence de presse, Mokgweetsi Masisi a reconnu sa défaite et salué la victoire de l’opposition : « Je souhaite féliciter l’opposition pour sa victoire et concéder l’élection. » Il a ajouté : « Nous sommes tout à fait heureux de nous retirer pour devenir une opposition loyale qui demande des comptes au gouvernement », mentionne l’AFP, démontrant une volonté de passer le relais en toute transparence.

Le BDP, qui régnait sur ce pays d’Afrique australe depuis son indépendance en 1966, a été balayé par une coalition de partis d’opposition. Avec un total de 31 sièges sur les 61 du Parlement, l’opposition, menée par le charismatique Duma Boko, est parvenue à mettre fin à cette hégémonie.

Une coalition inédite et des défis de taille

L’opposition, rassemblée sous la bannière de l’Umbrella for Democratic Change (UDC) et alliée au Parti du Congrès du Botswana (BCP) ainsi qu’au Front Patriotique du Botswana, est parvenue à capturer l’électorat avec un programme de changement. Duma Boko, avocat des droits humains, n’a pas manqué de réagir sur Facebook, affirmant avec conviction : « Le changement est là. »

Mike Keakopa, cadre de l’UDC, a révélé que ce succès résulte d’une mobilisation sans précédent, alimentée par une colère populaire contre la montée du chômage, qui touche 27 % de la population. L’érosion des revenus du secteur diamantifère – moteur de l’économie nationale – accentue cette précarité. Le pays, deuxième producteur mondial de diamants, souffre face à la concurrence des pierres de synthèse, une situation qui freine sa croissance économique, attendue à seulement 1 % en 2024.

Corruption et népotisme : le mal du régime sortant

Au fil des ans, les critiques se sont accumulées à l’encontre du BDP, accusé de corruption et de mauvaise gestion. Duma Boko, lors d’une interview avec la chaîne ENCA en juillet dernier, n’a pas mâché ses mots : « Cela fait bien trop longtemps que l’on fonctionne sous un système qui a toujours produit les mêmes résultats, au mieux médiocres. », rapporte l’AFP.

Il a souligné les aspirations des Botswanais à un changement réel, loin de l’élite longtemps protégée par le BDP.

Des défis économiques pour le futur gouvernement

Les observateurs s’accordent à dire que le nouveau gouvernement aura pour mission cruciale de réduire la dépendance économique aux diamants. Olopeng Rabasimane, commentateur politique, affirme : « La première priorité du prochain gouvernement ou président serait de stabiliser l’économie et d’instaurer un certain degré de certitude stratégique dans le secteur minier. » Il ajoute que l’emploi des jeunes et la diversification économique figurent en tête des priorités.

Une nouvelle ère s’ouvre

Les Botswanais s’apprêtent à écrire une page nouvelle de leur histoire politique, marquée par une volonté de renouveau et de transparence. Le gouvernement entrant, s’il parvient à répondre aux attentes d’un peuple en quête de changement, pourrait redessiner l’avenir d’un pays longtemps façonné par une même main.

 

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