Aliou Bah, président du Mouvement Démocratique Libéral, a publié un message percutant sur Facebook dénonçant la gestion des ressources en Guinée. Dans un ton incisif, il critique un système où les compétences sont négligées au profit de la médiocrité, privant ainsi le pays des retombées positives de ses ressources naturelles et humaines.

Une exportation qui appauvrit le pays

Selon Aliou Bah, l’exportation brute des matières premières et la dévalorisation des talents locaux affaiblissent la Guinée. Il écrit : « On s’indigne souvent que nos matières premières soient exportées et transformées ailleurs, alors qu’on sait que même nos ressources humaines ne sont valorisées que chez les autres. » Pour lui, cette situation symbolise l’échec de la gouvernance guinéenne à faire fructifier ses richesses au bénéfice de ses citoyens.

Valoriser les compétences, une priorité pour le développement

L’homme insiste sur l’importance de mettre en avant les compétences locales pour le bien-être de la société. « À quoi cela sert de se vanter des richesses naturelles lorsque dans la gestion publique les compétences sont combattues et la médiocrité célébrée ? » s’interroge-t-il, soulignant l’incohérence entre la richesse potentielle du pays et la réalité sur le terrain. Il considère que les compétences humaines sont la véritable clé du développement et regrette que la mauvaise gouvernance les sabote.

Des exemples concrets de l’impact humain

Pour Aliou Bah, les personnes compétentes sont bien plus précieuses pour la société que les ressources naturelles : « Un bon enseignant/médecin/ouvrier a plus d’impact positif sur ses élèves/patients/clients que des millions de dollar gérés par des dirigeants corrompus. »

Il déplore que l’accent soit mis sur les ressources minières au lieu de promouvoir des professions essentielles pour le bien commun. « Un magistrat de bonne moralité a plus d’importance pour la société que des tonnes de bauxite », ajoute-t-il, réitérant l’importance de la compétence et de la morale dans les institutions.

En prenant d’autres exemples, il souligne : « Un soldat/policier/douanier professionnel et républicain apporte mieux au confort de vie des citoyens que de l’or », tandis qu’un religieux honnête, selon lui, « contribue mieux à la paix sociale et au vivre ensemble que des diamants bruts ». M.Bah insiste donc sur le rôle central des individus intègres et compétents pour la stabilité et le développement social.

Les véritables objectifs d’une exploitation durable des ressources

Aliou Bah rappelle que les bénéfices de l’exploitation des ressources naturelles devraient être multiples : « les effets multiplicateurs et induits des investissements (publics-privés), les emplois locaux et les revenus (salaires, actions, obligations), les recettes fiscales, le transfert de compétences, les impacts sociaux et environnementaux. » Pour lui, ces bénéfices sont essentiels pour créer une économie durable et profitable à tous les Guinéens, mais restent inaccessibles tant que la gouvernance est défaillante.

Un appel à une gouvernance éthique et compétente 

Dans une critique acérée, Aliou Bah appelle à une réforme profonde de la gouvernance publique, reposant sur la compétence et l’éthique : « Alors rien de ceci ne peut être optimal et utile si la gouvernance publique n’est pas représentative (élections) et vertueuse (éthique et compétence). »

Sans cette gouvernance vertueuse, la Guinée risque de voir ses ressources spoliées sans aucun bénéfice pour la population. « Sans cela, on peut coller un slogan à chaque minerai de la Guinée. La finalité sera toujours l’enrichissement illicite des dirigeants et leurs complices, qui sont les mafieux hommes d’affaires locaux et internationaux. » 

Aliou Bah appelle à une prise de conscience : il est urgent de replacer l’humain et la compétence au cœur des priorités de l’État. En insistant sur la nécessité d’une gestion éthique des ressources humaines et naturelles, il met en lumière les enjeux d’une Guinée prospère pour tous ses citoyens, où chaque ressource – matérielle ou humaine – est valorisée au profit de l’intérêt commun.