Le Syndicat aational autonome de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (SNAESURS) a décidé de lever la suspension de la grève entamée le 18 juillet 2023. À partir du mercredi 6 novembre 2024, le syndicat appelle l’ensemble des travailleuses et travailleurs à une grève de six jours tacitement reconductible. Ce choix, mû par l’inaction des autorités, souligne une impatience grandissante face à des promesses non tenues.
Frustration et promesses évanouies
Le SNAESURS ne mâche pas ses mots. Les multiples rencontres avec le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, ainsi qu’avec le ministère du Travail et de la Fonction Publique, n’ont abouti à «aucun résultat tangible». La non-application du décret D/2024/0027/PRG/CNRD/SSG du 24 janvier 2024, qui fixe les rémunérations des fonctionnaires dans les Instituts d’Enseignement Supérieur (IES), les Centres de Recherche (CR) et les Centres de Documentation et d’Information (CDI), est inacceptable.
Revendications non négociables
Les exigences du SNAESURS sont claires et impératives :
1. Application immédiate du décret D/2024/0027/PRG/CNRD/SSG : Cela inclut le versement des 8 mois de rappels pour les 73 enseignants-chercheurs oubliés en mars 2024, ainsi que la régularisation des montants dus depuis cette date. Le syndicat ne tolérera pas que les fonctionnaires soient lésés par l’inaction administrative.
2. Respect total du protocole d’accord du 20 juillet 2023: Cela comprend la signature des arrêtés d’engagement des homologues des IES, CR et CDI ayant effectué la biométrie et leur prise en charge automatique, ainsi que la garantie d’une autonomie réelle pour les IES.
3. Régularisation urgente des enseignants-chercheurs et chercheurs non-reclassés: Le temps des demi-mesures est révolu.
Mobilisation générale : une nécessité
Le Bureau Exécutif National (BEN) du SNAESURS lance un appel impérieux : tous les présidents des Coordinations régionales et les secrétaires généraux des sections et délégations syndicales doivent prendre toutes les mesures légales pour assurer l’adhésion des travailleurs et travailleuses des IES, CR, CDI et du personnel du ministère au mot d’ordre de grève. Il est temps de faire entendre la voix des enseignants et de revendiquer des droits qui leur sont dus.
Lutte pour un avenir réel
Cette grève ne se limite pas à une simple contestation. Elle s’inscrit dans un combat pour une véritable gouvernance des établissements d’enseignement supérieur en Guinée. Le SNAESURS rappelle que la non-application des lois, telles que l’article 35 de la Charte de la Transition et la loi L/2023/0016/CNT du 21 juillet 2023, met en péril non seulement les conditions de travail des enseignants, mais également l’avenir de l’éducation et de la recherche scientifique dans le pays.
La décision de lever la suspension de la grève est un signal fort envoyé par le SNAESURS : la patience a des limites. Les prochaines semaines seront déterminantes pour l’avenir de l’enseignement supérieur en Guinée. La réponse du gouvernement à ces revendications sera cruciale.
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Boundèbengouno, pour Laguinee.info