Les résultats récents de l’évaluation des partis politiques, réalisés par le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, suscitent une vive contestation. Cellou Dalein Diallo, le leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), voit son parti placé « sous observation » pour une période de trois mois, une décision qu’il considère comme une manœuvre politique.
Un régime qui cherche à « neutraliser »
L’ancien Premier ministre accuse le régime militaire en place depuis septembre 2021 de vouloir « neutraliser » les partis politiques critiques. Il affirme que le gouvernement essaie de museler ceux qui dénoncent les velléités du Général Mamadi Doumbouya à briguer le fauteuil présidentiel lors des élections futures, alors qu’il s’était engagé à ne pas le faire. « Le gouvernement tente de nous neutraliser car nous continuons de dénoncer la volonté du président de la transition de se présenter à la présidentielle », déclare-t-il fermement chez Lemonde.fr
Les accusations du ministère
D’après le ministère, l’UFDG n’aurait pas respecté plusieurs obligations, notamment la fourniture de relevés bancaires des trois dernières années, l’enregistrement de ses donateurs et la tenue d’un congrès à jour. Ces éléments sont cruciaux pour évaluer la transparence et la régularité des partis politiques en Guinée.
La défense de l’UFDG
En réponse à ces accusations, Cellou Dalein Diallo conteste vigoureusement les résultats de cette évaluation. Il insiste sur le fait que son parti a bel et bien soumis tous les documents bancaires requis. « Nous avions pourtant transmis les documents bancaires demandés », souligne-t-il. Concernant le congrès, il précise : « Quant au congrès de 2020, il n’a pas eu lieu à cause du Covid-19. Mais nous l’organiserons en 2025. » Cette déclaration met en avant l’engagement de l’UFDG à respecter les normes, malgré les circonstances exceptionnelles de la pandémie.
Une situation préoccupante
Cette situation soulève des inquiétudes quant à l’avenir de la démocratie en Guinée. L’évaluation des partis politiques pourrait être perçue comme un outil de répression dans un contexte déjà tendu, où la liberté d’expression et d’association est en jeu. Les prochains mois seront déterminants pour observer l’évolution de la situation politique et le rôle des partis d’opposition dans ce climat de contestation.
La réaction de l’UFDG face à l’évaluation du ministère met en lumière les tensions qui persistent entre le pouvoir militaire et l’opposition politique.
Boundèbengouno, pour Laguinee.info