vendredi, novembre 1, 2024
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Dissolution de 54 partis politiques en Guinée : manœuvre de nettoyage ou stratégie de pouvoir ?

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Un rapport d’évaluation qui fait des vagues

Le Ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation (MTAD) a dévoilé, ce lundi 28 octobre 2024, le rapport final de son évaluation des partis politiques en Guinée. Résultat : 54 partis politiques dissous, tandis qu’une trentaine d’autres, parmi lesquels le RPG arc-en-ciel, l’UFDG, et l’UFR, sont mis sous observation. Cette décision soulève de nombreuses questions et divise l’opinion publique.

« La Guinée était devenue un pays de pagaille » : un nettoyage nécessaire pour certains

Antoine Dogbo Guilavogui, secrétaire fédéral de l’Union des Démocrates de Guinée (UDG) à Kankan, voit dans cette décision un pas nécessaire pour assainir le paysage politique. « J’apprécie beaucoup cette démarche. La Guinée était devenue un pays de pagaille. Quiconque qui pouvait souffler au côté du RPG était érigé en parti politique en Guinée », affirme-t-il, dénonçant l’anarchie qui régnait. Pour lui, cette action pourrait restaurer un minimum d’ordre : « Si le CNRD veut décanter, je crois que la décantation doit être profonde et objective. C’est très important, il ne s’agit pas seulement de décanter par siège, il faut qu’il soit impartial », insiste-t-il, avant d’ajouter : « Moi, j’apprécie beaucoup, mais il doit faire plus que ça, parce que les gens s’érigeaient en partis politiques n’importe comment, de façon anarchique. Si cet état de chose revient, vraiment ça me fait une joie. »

Des doutes et des soupçons : « S’ils veulent rester au pouvoir, il ne faut pas qu’ils passent par des astuces comme ça ! »

Toutefois, derrière cet apparent effort de réorganisation, Antoine Dogbo émet des réserves. Selon lui, certaines décisions, comme la mise en observation de partis majeurs, pourraient cacher des manœuvres pour prolonger la mainmise du pouvoir actuel. « Ce jeu est clair. Il y a des partis qu’on ne doit jamais mettre en observation si rien ne se cache derrière. Tu ne peux pas mettre le RPG ou l’UFDG en observation. Quels étaient les partis qui pouvaient être représentatifs pour le pays à l’intérieur comme à l’extérieur ? », questionne-t-il, dénonçant un processus qu’il perçoit comme orienté.

Il met également en garde les dirigeants contre l’illusion d’un pouvoir éternel : « S’ils veulent rester au pouvoir, il ne faut pas qu’ils passent par des astuces comme ça », déclare-t-il. « Ils doivent savoir qu’aucun pouvoir n’est éternel. Aujourd’hui, ceux qui se frappent la poitrine hier et avant-hier, d’autres le faisaient aussi, mais aujourd’hui où sont-ils ? »

Pour Dogbo, cette réalité devrait inciter les dirigeants à privilégier des méthodes transparentes et justes : « Il faut chercher à s’éterniser objectivement. Tous les pouvoirs finissent, seul le pouvoir de Dieu ne finit pas. On va passer par tous les jeux, mais ça va finir », avertit-il.

Un appel à une décantation « profonde et objective »

Pour Dogbo, cette évaluation des partis politiques devrait marquer le début d’une véritable transformation. Il espère une réforme durable qui ne se limite pas à des actions superficielles. En se débarrassant des partis inactifs ou fictifs, il croit que la Guinée pourrait voir naître une scène politique plus structurée et plus représentative.

 

De Kankan, Karifa Kansan Doumbouya pour Laguinee.info

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