Lors d’un entretien avec le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, à Abidjan, Cellou Dalein Diallo déplore le recul démocratique en Guinée et en Afrique, pointant du doigt le non-respect des textes institutionnels et l’inaction des organisations internationales.
Un constat alarmant sur la situation politique en Guinée et en Afrique
Cellou Dalein Diallo, leader de l’opposition guinéenne, a récemment rencontré Moussa Faki, président de la Commission de l’Union Africaine, à Abidjan. L’échange, qualifié de « riche » par Cellou Dalein Diallo, a permis aux deux hommes de discuter de la situation politique tendue en Guinée et dans le reste du continent africain. Sur son compte Facebook, Diallo a partagé ses impressions :
« J’ai eu, le jeudi 24 octobre, à l’hôtel Sofitel Ivoire d’Abidjan, un riche entretien avec M. Moussa Faki, le président de la Commission de l’Union Africaine. Nos entretiens ont porté principalement sur la situation qui prévaut en Guinée, au niveau de la CEDEAO et de l’Union Africaine. »
Un recul démocratique préoccupant
Les échanges ont mis en lumière une inquiétude commune face à un « recul démocratique » sur le continent africain. Cellou Dalein Diallo souligne que cette situation est essentiellement due au manque de volonté politique des dirigeants africains de respecter les textes institutionnels adoptés par leurs propres États. Dans son message, il insiste sur la nécessité de respecter les engagements pris par les nations africaines en matière de démocratie et de bonne gouvernance : « Nous avons déploré ensemble le recul démocratique en Afrique, essentiellement lié à un manque de volonté politique de respecter et de faire respecter les textes librement adoptés par nos États. »
Le non-respect des textes institutionnels en Guinée
Selon Elhadj Cellou Dalein, le non-respect de la Charte de la Transition par la junte guinéenne et de plusieurs autres documents fondateurs, tels que l’Accord Additionnel sur la démocratie et la bonne Gouvernance de la CEDEAO et la Charte Africaine de la démocratie, est une entrave sérieuse à la stabilité de la région. Il pointe également le manque d’engagement des organisations internationales qui, selon lui, favorisent un contexte propice à l’inaction :
« On a regretté à cet égard le non respect de la Charte de la Transition par la junte guinéenne, de l’Accord Additionnel sur la démocratie et la bonne Gouvernance par la CEDEAO, de la Charte Africaine de la démocratie, des élections et de la Gouvernance par les pays membres de l’UA ainsi que de la Déclaration de Bamako par l’OIF. »
Un désintérêt grandissant des partenaires internationaux
L’ancien Premier ministre conclut son intervention en évoquant le « désintérêt » croissant des partenaires internationaux vis-à-vis de la défense des valeurs démocratiques et de l’État de droit. Il estime que cette position affaiblit les efforts locaux pour instaurer une démocratie solide et fiable sur le continent africain. Selon lui, cette absence de soutien des partenaires traditionnels constitue un frein majeur :
« L’ignorance par nos États de ces textes favorables à la promotion de la démocratie et de l’État de droit est en outre favorisée par un contexte international marqué par un désintérêt de plus en plus visible de nos partenaires traditionnels pour la défense de ces valeurs. »
Un appel à la solidarité internationale pour la démocratie
La rencontre de Cellou Dalein Diallo et de Moussa Faki met en lumière l’urgence de renforcer les institutions africaines et de mobiliser la communauté internationale pour soutenir les efforts démocratiques.
Boundèbengouno, pour Laguinee.info