Accusée par le préfet de Mandiana d’avoir fait appel à des étrangers pour amplifier les manifestations violentes à Konkoi, la communauté dément catégoriquement ces allégations. Un bras de fer s’engage entre les autorités et les habitants de Konkoï.
Le préfet a-t-il accusé la communauté de Konkoï ?
Les récentes manifestations à Konkoï, dans la sous-préfecture de Dialakoro, continuent de faire couler beaucoup d’encre. Selon le préfet de Mandiana, colonel Fodé Soumah, ces protestations, qui ont causé des pertes en vies humaines, des blessés et l’arrestation de plus de 30 personnes, auraient été en partie alimentées par des étrangers. Il affirme : « Parmi les 39 personnes interpellées, une vingtaine sont de nationalités étrangères, notamment des Burkinabés. »
Le préfet suggère que ces étrangers auraient joué un rôle actif dans les violences, une accusation qui jette le doute sur les motivations réelles des manifestants. Cette affirmation, cependant, est rapidement contestée par les représentants de la communauté de Konkoï.
La communauté de Konkoï rejette les accusations
En réponse à ces accusations, Mamadi 1 Diakité, porte-parole des ressortissants de Konkoï résidant à Conakry, a fermement nié tout recours à des étrangers pour organiser les manifestations. Dans un entretien téléphonique accordé à laguinee.info, il déclare : « Vouloir dire que le village de Konkoi a fait recours aux étrangers pour faire la manifestation, c’est archi-faux, de contre-vérité. Et je défie quiconque qui a les preuves. »
Pour Diakité, ces accusations ne sont rien d’autre que des manœuvres destinées à discréditer la communauté. Il réaffirme que les manifestants sont des habitants de Konkoï et non des étrangers venus de l’extérieur.
Où sont les preuves ?
Face à la gravité des accusations, Mamadi 1 Diakité a invité le préfet à fournir des preuves concrètes. Il déclare : « Même si les 39 sont étrangers, je vous prie de demander au préfet de vous fournir l’information sur le recensement qu’il a fait dans la sous-préfecture de Dialakoro, Kognanankoro et Kignaran. Il n’a qu’à vous fournir cette liste, vous y trouverez les renseignements de tous ces gens-là. »
En d’autres termes, Diakité accuse le préfet de manipuler les chiffres et insiste sur la nécessité de vérifier la liste des personnes arrêtées. Selon lui, le préfet, en tant qu’autorité locale, serait bien placé pour fournir ces informations et clarifier la situation.
Dans ce bras de fer entre la communauté de Konkoï et le préfet de Mandiana, les vérités semblent encore difficiles à établir. Qui dit vrai ? Alors que le préfet persiste dans ses accusations, les représentants de Konkoï, eux, nient farouchement toute implication d’étrangers dans les manifestations. Le flou persiste et cette polémique, loin de s’apaiser, pourrait encore exacerber les tensions dans la région.
De Kankan, Karifa Doumbouya pour laguinee.info