La mission du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Pilar Garcia, a achevé deux semaines d’évaluation en Guinée. Depuis le 2 octobre, l’équipe du FMI a passé au crible les finances publiques et l’économie du pays. À l’issue de cette visite, le ministère de l’Économie et des Finances a partagé des conclusions qui mettent en lumière à la fois des progrès et des défis à relever pour le futur économique de la Guinée.

Stabilité et croissance : des avancées encourageantes

Au cours de cette mission, plusieurs points ont été abordés, notamment la stabilité du taux de change et l’évolution favorable du secteur minier. Pilar Garcia a précisé que «l’accent a été mis sur la stabilité du taux de change, ce qui est essentiel pour maintenir la confiance des investisseurs». Ces observations reflètent les efforts continus du gouvernement pour améliorer les bases économiques du pays.

Le ministre de l’Économie et des Finances, Mourana Soumah, a exprimé son optimisme en déclarant : « Je suis satisfait de l’état de santé économique et financier du pays.« Le secteur minier, en particulier, est cité comme un moteur de cette dynamique, grâce à un cadre juridique solide pour attirer les investissements étrangers. Pilar Garcia a réaffirmé que « «la mise en place de ce cadre juridique pour la gestion des investissements devrait encourager l’attraction de capitaux étrangers». Néanmoins, l’économie guinéenne demeure sensible aux fluctuations des marchés internationaux, une réalité que le FMI n’a pas manqué de souligner.

Dépenses sociales : un enjeu crucial pour le développement humain

La mission du FMI a également insisté sur l’importance du suivi des dépenses sociales. Pilar Garcia a salué les efforts du gouvernement en ce sens, notamment la stratégie visant à maintenir les filles à l’école. «Je suis satisfaite de la stratégie mise en place par le gouvernement guinéen pour maintenir les filles à l’école, un facteur déterminant pour l’émancipation des femmes et le développement durable», a-t-elle déclaré. Cependant, la délégation du FMI a rappelé la nécessité de renforcer la transparence et la rigueur dans la gestion des fonds publics pour garantir un impact réel sur les populations vulnérables.

Simandou 2040 : un projet stratégique pour le développement durable

Le ministre du Plan, Ismaël Nabé, a souligné l’importance du projet Simandou 2040, un projet minier majeur qui pourrait transformer l’économie guinéenne à long terme. «Le projet Simandou 2040 est un élément clé pour le développement durable du pays», a-t-il affirmé avec conviction. Ce projet, qui vise à exploiter les immenses ressources en fer de la Guinée, pourrait générer des revenus significatifs, mais nécessite des infrastructures solides et une gestion rigoureuse pour atteindre ses objectifs.

Une économie résiliente mais des défis persistent

Malgré ces avancées, la mission du FMI a également pointé des défis importants. Le ministre du Budget, Facinet Sylla, a insisté sur la nécessité de consolider les acquis, en soulignant que «la résilience de l’économie guinéenne repose sur la maîtrise de l’inflation, qui reste à un bon niveau». Cette stabilité est certes positive, mais les faiblesses du secteur public et les difficultés à maintenir une croissance inclusive demeurent des préoccupations majeures.

Le Premier ministre a d’ailleurs demandé une assistance technique pour renforcer les services publics. «Nous sollicitons l’assistance technique en faveur des services publics, afin de corriger les faiblesses et de consolider le système financier», a-t-il déclaré. Cette demande met en lumière les défis structurels que la Guinée doit surmonter pour garantir un développement durable.

Une trajectoire à consolider

Au terme de ces deux semaines d’évaluation, la mission du FMI a dressé un tableau contrasté. Pilar Garcia a conclu que «la mission du FMI a non seulement confirmé la stabilité économique de la Guinée, mais a également mis en lumière les efforts du gouvernement en matière de gouvernance et d’investissement dans le capital humain.«Toutefois, elle a également insisté sur le fait que «des réformes supplémentaires sont nécessaires pour renforcer la confiance des investisseurs et soutenir la trajectoire de croissance du pays».

La Guinée se trouve à un tournant crucial. Si le potentiel est là, il faudra des actions concrètes pour transformer les promesses en résultats tangibles. Le chemin reste encore long pour garantir une croissance durable et inclusive, mais cette mission du FMI marque une étape importante dans cette direction.

Baïlo Fatako, pour Laguinee.info