Aliou Bah, président du Mouvement démocratique Libéral, a pris la parole sur Facebook pour dénoncer ce qu’il décrit comme une réécriture systématique de l’histoire politique de la Guinée. Dans un message sans concession, il attaque la manière dont les mensonges sur le passé du pays ont été entretenus et utilisés pour museler toute opposition.

Le silence des intellectuels et la peur des victimes

Selon l’opposant, les fausses versions de l’histoire guinéenne ont perduré à cause d’une combinaison de silence, de peur et de propagande. « Tous les gros mensonges sur notre Histoire politique ont survécu grâce au silence coupable des intellectuels, à la peur compréhensible des victimes, à la propagande des bourreaux et leurs adeptes, et au complexe de certains », écrit-il. Ce silence, d’après lui, a permis aux partisans de la dictature de maintenir leur emprise sur le discours public.

Une répression implacable contre toute opposition

Pour le leader du MoDeL, la stratégie des pro-dictature est claire : « La stratégie des pro-dictature consiste à s’acharner contre toute personne qui décide de ne pas faire le mouton en suivant cette voie. » Il dénonce les méthodes employées par ces partisans pour intimider ceux qui s’opposent à eux : « Ils n’ont ni limites ni gêne. Des injures publiques aux calomnies, en passant par la caricature et la désinformation, ils forgent ainsi leur tactique de dissuasion. » Cette répression, dit-il, vise à « verrouiller le débat » et à imposer une version tronquée des faits historiques.

Une réécriture inquiétante de l’histoire

M.Bah va plus loin en décrivant un processus de falsification de l’histoire qui pousse à glorifier les tortionnaires et à ridiculiser les victimes. « Ce pays a toujours eu la double malchance d’avoir fabriqué de faux Héros et décapité ses meilleurs enfants », affirme-t-il. Selon lui, cette manipulation pourrait aller jusqu’à accuser des figures comme Billo Bah et Foniké Mengué de comploter contre la Guinée : « Les mêmes esprits seront capables de dire un jour que Billo Bah et Foniké Mengué étaient des comploteurs contre la Guinée, et qu’ils méritaient ce qui leur est arrivé. »

Dénégation des violences politiques

L’homme politique ne s’arrête pas là. Il critique également la manière dont les responsables des violences politiques nient l’existence même de leurs crimes : « N’ont-ils pas déjà ironisé leur sort en disant que des majeurs ont le droit de disparaître ? » Il ajoute que ces mêmes personnes nient la réalité des persécutions : « Pire, ils ajouteront que les prisons politiques, la confiscation illégale des biens des opposants, la répression des manifestants n’ont jamais existé, les victimes se ‘victimisaient’. »

Une complicité par le silence

Face à cette situation, Aliou Bah avertit sur les dangers de l’inaction. « Celui qui décide de se taire et laisser faire l’injuste, aura choisi d’être complice », déclare-t-il. Pour lui, la construction d’une nation juste et unie ne peut pas se faire sur des mensonges : « On ne construit pas une nation prospère et unie avec le mensonge, la peur et l’hypocrisie ! »

Boundèbengouno, pour Laguinee.info