Dans une déclaration au vitriol, le Front national pour la défense de la transition (FNDT) s’est adressé ce mercredi 16 octobre 2024 au général Mamadi Doumbouya, exigeant qu’il se porte candidat aux prochaines élections qui doivent clore la période de transition. Autrefois sous la houlette de Keamou Bagola Haba, aujourd’hui ministre des Sports et de la Jeunesse, le FNDT ne mâche pas ses mots.
« Le FNDT demande solennellement, en toute indépendance et en toute objectivité, que le général Mamadi Doumbouya reconsidère sa position personnelle en acceptant de se porter candidat à la future élection présidentielle prévue très prochainement en République de Guinée. En cela, le FNDT est prêt et disposé à travailler avec le CNRD et le gouvernement pour traduire cette demande en action concrète », annonce sans détour la déclaration.
Pourquoi cet appel soudain ? Le FNDT, qui semble se réjouir des réalisations du général Doumbouya, liste avec empressement les avancées qu’il attribue à la junte militaire. Parmi celles-ci :
- Une gestion améliorée du denier public;
- Digitalisation de la chaîne des dépenses;
- Des changements esthétiques dans l’administration publique;
- La maîtrise du fichier général de la fonction publique;
- Revalorisation des salaires et des pensions;
- Couverture médicale universelle pour tous;
- Recrutement de 10 000 nouveaux fonctionnaires;
- Chantiers de routes à travers le pays;
- Achèvement du pont unique de Tanènè;
- Extension de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré;
- Construction du Trans guinéen à travers le projet Simandou;
- Réhabilitation des voiries dans le grand Conakry;
- Acquisition de deux aéronefs présidentiels;
- Fin des délestages d’électricité dans le grand Conakry;
Sur le plan militaire, le FNDT ne tarit pas d’éloges sur la gestion qu’il qualifie de « très responsable » de l’armée, se félicitant de cette stabilité républicaine.
Avec cette déclaration, le FNDT tente de justifier son soutien au général Doumbouya tout en insinuant que sa candidature est la seule option viable pour éviter un retour à l’instabilité. Un appel qui, certes, souligne des réalisations, mais qui cache également un certain degré d’inquiétude face à l’avenir politique incertain du pays.
