Le corps de Salifou Sylla, un jeune vacancier de 18 ans, a été découvert ce jeudi 10 octobre 2024 dans le lac de Souapiti, après quatre jours de recherches intensives. Originaire de Baren Fori, dans la commune rurale de Bangouya, il avait disparu lors du naufrage d’une pirogue survenu dans le district de Khatia, un événement qui a bouleversé la région de Kindia.

Ce qui devait être un simple voyage de retour pour Salifou et trois autres jeunes élèves s’est transformé en cauchemar. Balla Kounsi Sylla, frère de la victime, a partagé les circonstances tragiques entourant la disparition de Salifou : «Salifou avait quitté la maison de sa tante maternelle lundi dernier pour rendre visite à nos parents à Kouboun avant la rentrée scolaire. Au retour, il était avec trois autres camarades à bord d’une pirogue lorsque un violent coup de vent a frappé le lac, entraînant la perte de contrôle de l’embarcation qui a heurté un arbre submergé»

L’accident est survenu de façon brutale, et les quatre jeunes se sont retrouvés plongés dans une lutte désespérée pour leur survie. Balla a ajouté : «Sous le choc, les quatre jeunes ont tenté de se sauver. Salifou, l’aîné du groupe, a encouragé ses camarades à ne pas abandonner, malgré la fatigue causée par les eaux tumultueuses. Mais il était épuisé. Alors que les trois autres parvenaient à se hisser sur un arbre pour se mettre en sécurité, Salifou, épuisé, est resté derrière. Il a fini par avouer qu’il n’avait plus la force avant d’être englouti par les flots.»

Mobilisation pour retrouver le corps

Alertés par les cris des survivants, les proches ont rapidement organisé des recherches. Des centaines de jeunes se sont mobilisés pour tenter de retrouver Salifou, et les autorités ont également été informées de l’accident.

«Nous avons fouillé sans relâche pendant quatre jours. Les autorités ont été prévenues, mais c’est surtout la solidarité des jeunes du village qui a fait la différence», a déclaré un citoyen ayant participé à cette echerche.

Ce jeudi matin, alors que l’espoir s’amenuisait, deux jeunes ont repéré une silhouette flottant à la surface de l’eau. «En nous approchant, nous avons reconnu Salifou. Il était là, dans le lac, sans vie», a confirmé l’un des jeunes secouristes.

Une fois prévenus, les autorités locales, y compris le préfet, sont intervenues. Étant donné que le corps avait passé quatre jours dans l’eau, il n’a pas pu être transporté au village pour une inhumation traditionnelle.

«C’est une perte immense pour la communauté. Ce lac, pourtant symbole de développement avec le barrage de Souapiti, devient un véritable danger pour nos jeunes. Il est temps que des mesures de sécurité soient prises pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent», a déclaré un habitant de Kindia.

La disparition tragique de Salifou Sylla met en lumière les dangers croissants auxquels font face les populations locales, qui dépendent encore des moyens de transport rudimentaires pour traverser les eaux du lac de Souapiti. En l’absence de mesures de sécurité adéquates, les risques persistent. Pour la famille Sylla et la communauté de Baren Fori, le deuil est lourd à porter.

Depuis Kindia, Joël Francis Kolié 33.10, pour Laguinee.info