Le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), El Mamadou Cellou Dalein Diallo, a réagi à la levée des sanctions imposées par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) contre la Guinée. Lors d’un entretien accordé à TV5, il a déclaré que ce moment est inapproprié pour un tel retour.
« Permettez-moi de réagir à la réadmission de la Guinée à l’OIF, parce que le moment est mal choisi », a affirmé Diallo. Il estime que la Francophonie ne devrait pas lever ces sanctions « pendant que des actes antidémocratiques règnent dans le pays ». Pour lui, le moment pour lever ces sanctions contre la Guinée n’est pas favorable.
Il s’est indigné de cette décision de l’OIF, rappelant que des activistes de la société civile, comme Foniké Manguè et Billo Bah, « ont été kidnappés et restent toujours introuvables ». « C’était vraiment inopportun, c’est au moment où il y a disparition forcée de Foniké Manguè et de Billo Bah, deux activistes de la société civile, arrêtés par la gendarmerie et les forces spéciales et qui sont aujourd’hui portés disparus, dès lors que les autorités ont dit ne pas savoir, qui les a arrêtés, où ils sont », a-t-il souligné.
Diallo a exprimé son regret face à l’action de la Francophonie, évoquant d’autres cas de disparitions et de morts. Il a rappelé qu’il y a eu plus de 58 manifestants tués lors des manifestations en Guinée. « Imaginez dans quel état se trouvent leurs familles. C’est le moment où on présente au peuple de Guinée le corps du colonel Célestin, un militaire qui a été arrêté depuis un an et qu’on disait ne pas savoir où il est. Et c’est au moment où les médias sont fermés, les libertés publiques sont malmenées, les droits humains sont violés de façon récurrente et flagrante », a-t-il déploré.
Il a également noté que « plus de 58 jeunes ont été abattus, parce qu’ils tentaient de manifester parfois contre le délestage, parfois contre le coût de la vie ». Dans ce contexte, il s’interroge sur le choix de l’OIF d’accepter la Guinée.
Cellou Dallain Diallo a rappelé que les principes qui régissent le bon fonctionnement de la déclaration de Bamako ne permettent pas à la Guinée de faire son retour à un moment où les dirigeants tentent de réduire la population en silence à travers la privatisation des droits de l’homme. « Or, la déclaration de Bamako qui engage les États membres de l’OIF à respecter un certain nombre de valeurs et de principes, ne permettait pas ce retour en ce moment-là, où comme je l’ai dit, les droits humains sont violés de façon récurrente et flagrante », a-t-il conclu.
Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info