jeudi, novembre 21, 2024
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«… que tous les Guinéens se disent que 66 ans de dictature, ça suffit maintenant !», Aliou Bah 

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Le président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), Aliou Bah, s’est exprimé récemment sur la situation politique en Guinée, dénonçant fermement l’influence persistante de la dictature et les acteurs politiques qui, selon lui, contribuent à prolonger ce système. Dans un message publié sur son compte Facebook, il a fustigé ceux qui soutiennent la junte du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), qu’il accuse de vouloir s’accrocher au pouvoir au détriment des intérêts de la nation.

« Promouvoir la dictature à travers l’encouragement du non-respect de la parole donnée et la trahison du serment solennel, ne relève ni de la liberté d’expression ni celle du choix. C’est plutôt de la méchanceté et de l’opportunisme », a déclaré Aliou Bah dans un message sans concession.

Critique des partisans de la junte

Dans son message, Aliou Bah a rappelé le soutien aveugle que certains citoyens et personnalités avaient accordé à l’ancien capitaine Moussa Dadis Camara, figure clé du régime militaire en 2008. « Où sont ceux qui qualifiaient le capitaine Dadis Camara de ‘Moïse le téméraire-sauveur du peuple’ ? Que les vieux canailles-profiteurs sachent que nos mémoires ne sont pas courtes », a-t-il ajouté, soulignant ainsi la tendance récurrente de glorifier des leaders militaires en dépit de leurs échecs.

Pour le leader du MoDeL, les soutiens actuels de la junte ne sont mus que par des intérêts personnels. « En réalité, ceux qui veulent que la junte du CNRD confisque le pouvoir, ne le font pour aucun intérêt de la Guinée. Ils savent pertinemment que cela mettra notre pays en risque d’instabilité politique et de précarité sociale ; deux potentielles sources de violence d’État contre les citoyens innocents. »

Rétrospective sur l’histoire politique de la Guinée

Aliou Bah fait également un bilan sévère des décennies de gouvernance en Guinée, qu’il qualifie de désastreuses pour la population. « Il aurait été raisonnable que tous les Guinéens se disent que 66 ans de dictature, ça suffit maintenant ! Malheureusement, les séquelles restent dans la mentalité de certains citoyens, dont profitent les nouveaux prédateurs et leurs complices. »

Il rappelle que le pays a accumulé 37 ans de régimes civils sous les présidences de Sékou Touré et Alpha Condé, et 29 ans de régimes militaires. Selon lui, cela aurait dû servir de leçon. « 37 ans de régimes civils cumulés (Sékou Touré 26 + Alpha Condé 11) et 29 ans de gouvernance militaire (CMRN-PUP 24 + CNDD 2 + CNRD 3), ne suffisent pas comme leçons d’échec ? », s’interroge-t-il. Il soulève également le paradoxe d’un pays classé parmi les premiers pourvoyeurs de demandeurs d’asile dans le monde alors qu’il n’est pas en guerre, ce qui, selon lui, démontre l’échec total de la gouvernance.

Une situation économique et sociale déplorable

L’homme politique dépeint un sombre tableau de la gestion des ressources et des institutions guinéennes. « Plus d’un demi-siècle de bradage des mines, de corruption des élites (intellectuels, politiques, économiques), de propagande des jeunes, de violence d’État, de mensonge des gouvernants, d’hypocrisie des religieux, d’instrumentalisation des coordinations ethniques, de faux discours, de célébrations stupides, de culte de personnes… » Une accumulation de dérives qui, selon lui, a conduit la Guinée dans une impasse durable.

Appel à la responsabilité collective

Face à ce constat, Aliou Bah lance un appel aux Guinéens pour qu’ils prennent conscience de la gravité de la situation et agissent pour éviter que le pays ne retombe dans un cycle de violence et de dictature. « Nous avons emprunté ce chemin qui nous a toujours mené à l’impasse. Pourquoi laisser certains nous faire replonger encore dans les mêmes abîmes à cause des miettes qu’ils gagnent dans l’indignité ? », s’est-il indigné.

Enfin, il exhorte ses compatriotes à prendre leurs responsabilités et à se mobiliser contre la mainmise d’une petite élite sur le pouvoir. « Prenons nos responsabilités pour ne pas encore sombrer à cause d’un petit groupe d’opportunistes avides de pouvoir et jouissifs de privilèges ! »

Boundèbengouno, pour Laguinee.info 

 

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