lundi, septembre 30, 2024
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Candidature de Mamadi Doumbouya en 2025 : Trahison ou décision du peuple ?

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Le débat sur la possible candidature du Général Mamadi Doumbouya à l’élection présidentielle de 2025 suscite de vives réactions en Guinée. Tandis que certains y voient une trahison des engagements du leader de la transition, d’autres soulignent le rôle du peuple dans cette décision. L’ancien Bâtonnier, Me Mohamed Traoré, n’a pas hésité à partager ses réflexions sur le sujet.

Peut-on vraiment s’en remettre à la volonté populaire dans un contexte politique aussi complexe que celui de la Guinée ? C’est la question que soulève l’avocat Me Mohamed Traoré alors que la candidature du Général Doumbouya pour 2025 divise les opinions.

Le débat autour de la candidature du Général Mamadi Doumbouya à l’élection présidentielle de 2025 fait rage en Guinée. Le tombeur d’Alpha Condé, qui avait promis une transition vers un retour à l’ordre constitutionnel, est aujourd’hui accusé par certains leaders politiques de trahir cette promesse. L’ombre de cette possible candidature plane sur l’arène politique, enflamme les discussions et polarise les opinions.

D’un côté, les partisans du Conseil National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), l’organe dirigeant de la transition, défendent farouchement l’idée que le « peuple » devrait être libre de choisir qui il souhaite à la tête du pays. En réponse à ces arguments, plusieurs figures publiques, notamment l’ancien Bâtonnier du Barreau de Guinée, Me Mohamed Traoré, ont exprimé des réserves.

Dans une publication sur son compte Facebook, Me Traoré a pris la parole sur cette question en abordant l’ambiguïté du rôle du peuple dans de telles décisions. « Ces derniers temps, on entend souvent dire qu’il faut laisser le peuple choisir ceci ou cela ; qu’il faut s’en remettre à l’arbitraire populaire », a-t-il écrit, pointant du doigt une tendance à invoquer la volonté populaire pour justifier certaines décisions politiques.

Me Traoré n’hésite pas à rappeler des épisodes récents de l’histoire politique guinéenne pour illustrer son propos. Selon lui, si l’on devait vraiment s’en remettre uniquement à la volonté du peuple, alors Alpha Condé aurait dû terminer son troisième mandat. « On peut prolonger le même raisonnement en disant que le Président Alpha Condé aurait dû alors rester en fonction jusqu’à la fin de son troisième mandat puisque c’est le même « peuple » qui avait adopté par voie référendaire la constitution qui lui avait permis de briguer en 2020 un troisième mandat et c’est le même « peuple » qui l’avait élu au premier tour de l’élection présidentielle de la même année », rappelle-t-il, soulignant la complexité de l’utilisation du concept de « volonté populaire » pour justifier des décisions politiques.

L’avocat évoque un autre moment charnière de la politique guinéenne, en 2009, lorsque Moussa Dadis Camara était à la tête du pays. Me Traoré souligne que les mêmes arguments pourraient être utilisés pour justifier une transition militaire à cette époque : « On aurait dû laisser le même peuple choisir, en 2009, un président civil ou militaire, le capitaine Moussa Dadis Camara ou un autre guinéen, puisqu’à l’époque aussi tous les guinéens étaient en droits. »

Pour l’ancienBâtonnier, il est essentiel de garder en mémoire les précédents débats afin d’éviter de tomber dans la contradiction. « Il est toujours important de se rappeler les arguments qu’on a développés dans un débat pour éviter le risque de développer des arguments totalement différents dans un débat qui se pose plus tard mais qui est analogue à tous points de vue au premier. »

Alors que les partisans du Général Doumbouya intensifient leur campagne médiatique pour justifier cette possible candidature, il semble que ce débat ne fasse que commencer. Pour beaucoup, la véritable question n’est pas tant de savoir si le Général Doumbouya peut se présenter, mais plutôt de comprendre quel rôle le peuple guinéen doit réellement jouer dans cette décision cruciale.

Et si finalement, la voix du peuple n’était qu’un écho, utilisé à tour de rôle par ceux qui aspirent au pouvoir ? Peut-être est-il temps de se demander si le peuple peut vraiment toujours décider… ou si ce n’est qu’une illusion savamment entretenue.

Boundèbengouno, Laguinee.info

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