mardi, octobre 1, 2024
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Procès du 28 septembre 2009: la FIDH et l’OGDH dénoncent le retard des indemnisations malgré le verdict

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Quinze ans après le massacre du 28 septembre, la FIDH, l’OGDH et l’AVIPA saluent le verdict du procès, tout en dénonçant l’absence de réparations concrètes pour les victimes. Les familles des disparus espèrent encore voir leur dignité restaurée.

« Le jugement, aussi important soit-il, n’est qu’une étape », a affirmé Me Alpha Amadou DS Bah, coordinateur du collectif d’avocat·es, lors de la conférence de presse organisée ce samedi 28 septembre 2024, à la Maison de la Presse de Conakry. Cette déclaration intervient à l’occasion de la 15e commémoration des massacres du 28 septembre 2009. Face à un auditoire attentif, la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), l’Organisation guinéenne des droits de l’Homme (OGDH) et l’Association des Victimes Parents et Amis (AVIPA) se sont exprimées sur le verdict du procès historique, tout en pointant du doigt les failles persistantes.

Mme Asmaou Diallo, présidente de l’AVIPA, a exprimé sa satisfaction concernant ce premier pas : « Après plusieurs années de démarche, ce procès historique a permis de marquer la lutte contre l’impunité en Guinée. Cependant, au nom de toutes les victimes de ce massacre, nous attendons la réparation du mal qui leur a été causé. »

Pour elle, ce verdict est loin d’être une fin en soi. « Le jugement aussi important soit-il, aujourd’hui, l’AVIPA, l’OGDH, FIDH ainsi que toutes les victimes attendent désormais le début des réparations, pour les survivantes et les familles endeuillées. Ces réparations sont un droit fondamental qui doit être respecté. Elles ne pourront jamais remplacer ce qui a été détruit, mais elles peuvent contribuer à restaurer la dignité des victimes et leur permettre de reconstruire leur vie. »

Un jugement historique, des réparations absentes

Le verdict a condamné plusieurs des responsables des crimes commis ce jour fatidique de septembre 2009, les reconnaissant coupables de crimes contre l’humanité. Cependant, la justice semble partielle aux yeux des victimes, car les réparations, promises depuis des années, tardent toujours à venir. Me Alpha Amadou DS Bah a ajouté que, malgré ce verdict historique, les victimes sont toujours dans l’attente : « C’est une première étape qui vient d’être franchie. Il y a plusieurs autres étapes. La seconde étape constituera l’examen du dossier en appel. Parce que, le jugement qui a été rendu a certes reconnu les personnes responsables pour crime contre l’humanité et des peines ont été infligées à ces personnes. Des montants ont été alloués aux victimes, malheureusement, à date il n’y a pas eu d’indemnisation. »

Selon l’avocat, cette absence d’indemnisation représente un coup dur pour les survivants et les familles endeuillées. « Le jugement n’a pas été exécuté et le fonds d’indemnisation qui a été créé n’a pas encore été alimenté et n’est pas suffisant pour prendre en compte les montants qui ont été alloués », a-t-il souligné avec gravité. Le manque de fonds pour indemniser les victimes est une réalité que ces associations dénoncent avec force.

Des omissions à corriger en appel

Par ailleurs, Me DS Bah a rappelé qu’il existe d’autres lacunes à corriger dans ce procès. « Certaines victimes ont été omises dans le procès », a-t-il déclaré avant de poursuivre : « Cela pourra être réparé en appel. » Ces omissions, selon lui, pourraient être rectifiées dans les étapes à venir, mais cela n’apaise pas la frustration des victimes et de leurs familles, qui attendent depuis des années que justice soit pleinement rendue.

Pour Mme Asmaou Diallo, cette réparation n’est pas simplement une question de justice pénale, mais un impératif moral et humain. « Elle ne pourra jamais remplacer ce qui a été détruit, mais elle peut contribuer à restaurer la dignité des victimes et leur permettre de reconstruire leur vie », a-t-elle martelé avec émotion. Un message fort qui résonne chez ceux qui, quinze ans après, peinent encore à se relever de cette tragédie.

Alors que la Guinée célèbre ce « succès » juridique, une question cruciale demeure : combien de temps faudra-t-il encore attendre pour que les victimes du massacre du 28 septembre obtiennent enfin les réparations qui leur sont dues ?

 

Ibrahima Alhassane Camara, Laguinee.info 

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