vendredi, novembre 22, 2024
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Rentrée scolaire : atmosphère morose observée dans les établissements de Kissidougou 

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À Kissidougou, malgré l’ouverture officielle de la rentrée scolaire 2024-2025, les élèves ont largement déserté les établissements. Alors que les enseignants et les membres de l’encadrement étaient présents en nombre, les classes sont restées pratiquement vides, révélant une crise silencieuse.

Des établissements désertés

Depuis l’annonce de la rentrée scolaire par le ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, ce mercredi 25 septembre 2024, la plupart des écoles de Kissidougou ont rouvert leurs portes. Mais la réalité sur le terrain est tout autre : les élèves ne se sont pas précipités pour reprendre les cours.

À l’école élémentaire Kissi Kaba Keïta, par exemple, seuls neuf élèves étaient présents à 9 heures dans une classe de CM2, sur un effectif de 68. Un taux de fréquentation désastreux qui reflète une tendance généralisée. Le directeur de l’établissement, M. Ismaël Keïta, confie son amertume face à cette situation : « C’est devenu une habitude chez les parents et les élèves de bouder les premiers jours de l’école. C’est regrettable, sachant que cette année, nous avons 1 242 élèves inscrits, dont 632 filles. J’exhorte les parents à envoyer leurs enfants à l’école, car ce qui est clair, c’est que l’ouverture est effective et officielle. »

Des raisons économiques et logistiques en cause

Plus loin, à l’école élémentaire Amilcar Cabral, le constat est identique : les élèves sont absents. L’enseignant M. Traoré explique cette désertion par la précarité économique des parents : « On sait tous que les moments sont durs. Les parents n’ont pas pu acheter les fournitures pour leurs enfants, surtout que l’annonce de la rentrée a été faite il y a seulement deux semaines. Les frais d’inscription et de réinscription n’aident pas non plus. » 

Il ajoute, cependant, un appel à la responsabilité parentale : « Mais malgré tout, j’invite les parents à envoyer leurs enfants, même avec leurs anciennes tenues. Même s’ils n’ont rien, qu’ils viennent quand même. C’est mieux que de les garder à la maison, car les programmes n’attendent personne. »

Une rentrée dans l’ombre de la crise

Il est à noter que dans tous les établissements de Kissidougou, aucun n’a fait le plein le jour de la rentrée, malgré une forte présence du corps enseignant et des encadreurs. Ce boycott tacite des élèves soulève des questions sur l’efficacité des préparatifs du ministère et met en lumière les difficultés économiques auxquelles font face les familles.

Alors que les établissements sont ouverts et prêts à accueillir les élèves, il reste à voir si cette situation va perdurer. La balle est désormais dans le camp des parents, appelés à faire le nécessaire pour garantir que leurs enfants ne manquent pas les premières leçons cruciales de l’année scolaire. La question est de savoir combien de temps cette impasse durera et quelles mesures seront prises pour encourager une rentrée plus effective.

 

De  Kissidougou, Oumar Leno, pour Laguinee.info 

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