À moins de 24 heures de l’ouverture des classes pour l’année scolaire 2024-2025, le constat est alarmant dans les établissements publics de Kankan. Bien que certains affichent une préparation exemplaire, d’autres sont confrontés à des difficultés qui compromettent gravement la qualité de la rentrée scolaire.
Au lycée Marien N’Gouabi, le Censeur Abou Noumagbè Condé se veut rassurant, mais son discours masque une réalité complexe. « Nous disons déjà grand merci parce que les préparatifs sont tous faits. La réunion avec les enseignants a eu lieu hier et s’est très bien passée. L’assainissement de l’établissement est complété, et les tables et bancs sont en ordre. Cela veut dire que l’école est totalement prête pour recevoir les élèves. Et demain, les enseignants seront là en grand nombre, il n’y a pas d’inquiétude », affirme-t-il. Pourtant, derrière cette façade de sérénité, se cache une pression constante pour répondre aux attentes des autorités.
À l’école primaire de Farako, le Directeur Sidibé Mamadi renchérit sur cette dynamique, mais ne cache pas ses inquiétudes face aux réalités du terrain. « Nous avons assaini l’école, les WC sont propres et les salles de classe sont prêtes. Nous attendons le jour J pour recevoir les élèves. »
Cependant, il met en lumière un problème crucial : « Les difficultés que nous rencontrons actuellement, c’est le problème de banc. Nous avons un manque criard de tables-bancs. À chaque rentrée, il faut réparer les bancs, et les déplacements de ceux-ci pendant les examens aggravent la situation. » Ainsi, la promesse d’une rentrée réussie est ternie par des manques qui persistent d’année en année.
À l’opposé, l’école primaire de Kabada I et II illustre une réalité désolante. Située en plein centre-ville, elle subit de plein fouet les inondations, rendant la cour impraticable. « Sur ça, nous sommes entièrement prêts, y compris la direction et les enseignants. Nous avons mis toutes les dispositions en place pour répondre à l’ouverture du 25 septembre. On a pulvérisé la cour de l’école, les classes sont nettoyées, mais notre difficulté ici, quand il pleut, l’eau n’a pas de chemin pour s’écouler. Donc l’eau est souvent stagnée dans la cour. Nous sommes en train de prendre des mesures pour lutter contre cela », explique N’faly Kakoro, le directeur.
La rentrée scolaire 2025 à Kankan se profile donc comme un révélateur des inégalités flagrantes entre les établissements. Si certains se préparent à ouvrir leurs portes le 25 septembre avec un certain optimisme, d’autres sont acculés par des problèmes d’infrastructures et de mobilier scolaire, laissant planer une ombre sur l’avenir éducatif des élèves.
À l’aube de cette nouvelle année scolaire, il est impératif que les autorités prennent conscience de ces réalités et agissent rapidement pour résoudre les problèmes qui nuisent à la qualité de l’éducation.
De Kankan, Karifa Kansan Doumbouya pour Laguinee.info.
