vendredi, novembre 22, 2024
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Affaire Addax and Oryx Group : un nouveau chapitre de corruption dans la crise pétrolière en Guinée

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 La Guinée est secouée par un scandale de corruption d’une envergure démesurée depuis un certain temps, mettant en lumière l’implication de la société suisse Addax and Oryx Group (AOG) dans la livraison de carburant toxique. Ce nouvel épisode révèle l’ampleur de la corruption qui gangrène le secteur pétrolier et menace gravement la santé publique et l’économie du pays.

Corruption éhontée et enrichissement illicite

Dans une lettre adressée à Jean-Claude Gandur, fondateur et président du conseil d’administration d’Addax and Oryx Group, le Réseau National des Acteurs du Développement Durable (RENADE) a sévèrement dénoncé les pratiques de corruption entourant la signature du contrat entre le gouvernement guinéen et AOG.

Selon RENADE, le contrat d’approvisionnement en carburant, signé entre mai et juin 2024, aurait été entaché de fraude et d’enrichissement illicite, en violation directe du Code des marchés publics de la Guinée.

La lettre précise que la société Addax and Oryx Group, par l’intermédiaire de ses responsables, a manqué à ses obligations en fournissant un produit de qualité inférieure.  « Le contrat en question aurait dû faire l’objet d’une mise en concurrence rigoureuse, ce qui n’a pas été respecté », souligne la lettre. Selon ce Réseau, le processus de passation de ce contrat a ignoré les procédures réglementaires en vigueur, se soldant par un marché opaque attribué sans mise en concurrence, comme l’exige pourtant la législation guinéenne. Les enquêtes ont mis en évidence que ce contrat n’a pas respecté les exigences d’autorisation prévues pour les marchés de gré à gré, comme l’impose le Code des Marchés Publics de 2019 et la loi L/2012/N020/CNT du 11 octobre 2012.

Carburant toxique : une bombe à retardement pour la santé publique

Le carburant fourni par AOG a provoqué des ravages notables : pannes fréquentes de véhicules, dommages moteurs graves, et des témoignages alarmants de citoyens. Les preuves accumulées montrent que la qualité du carburant est déplorable, mettant en péril non seulement les véhicules mais aussi la santé des citoyens. La Société Nationale des Pétroles (SONAP) et AOG sont accusées d’avoir vendu un produit nocif en toute connaissance de cause, aggravant ainsi une crise déjà grave.

La lettre du RENADE souligne que  « les informations recueillies montrent que les responsables d’AOG savaient parfaitement que le carburant fourni ne répondait pas aux normes internationales. » Les médias, tels que https://www.jourguinee.com, rapportent que les consommateurs, furieux, constatent des défaillances de leurs moteurs et des pannes récurrentes, exacerbant les frustrations dans un contexte économique déjà critique. L’Union des Consommateurs de Guinée (UCG) a également confirmé la montée en flèche des plaintes contre SONAP et AOG, ajoutant une pression supplémentaire sur les autorités pour qu’elles agissent.

L’inaction gouvernementale : un mépris pour les citoyens ? 

Face à cette crise, les réactions du gouvernement guinéen sont dérisoires et insuffisantes. Malgré les enquêtes lancées par la Direction Centrale des Investigations Judiciaires de la Gendarmerie Nationale (DCIJ-GN) et les promesses de mesures de la part du président de la transition, Général Mamadi Doumbouya, les mesures concrètes restent absentes. La lettre du RENADE dénonce l’inaction des autorités :  « Il est scandaleux de constater que les autorités compétentes semblent ignorer les urgences de la situation, laissant les citoyens subir les conséquences d’une escroquerie d’envergure. » 

Les Guinéens, déjà écrasés par la crise économique, voient avec indignation que les responsables de cette catastrophe continuent de se moquer des souffrances publiques.

Face à cette situation, le RENADE, malgré les menaces et intimidations, exige justice et appelle à des mesures concrètes contre les responsables de cette affaire scandaleuse. L’organisation envisage de porter plainte pénale contre Jean-Claude Gandur et les complices locaux d’Addax and Oryx Group, afin de tenir ces acteurs corrompus responsables des dommages causés à la population guinéenne.

La lettre de RENADE conclut avec un appel clair :  « Nous exigeons que des mesures concrètes soient prises immédiatement pour que justice soit rendue et que les responsables de cette escroquerie soient traduits en justice. » 

L’affaire du carburant toxique est un révélateur brutal des dysfonctionnements systématiques dans la gestion des ressources naturelles en Guinée. Les citoyens attendent des actions décisives pour mettre fin à cette corruption endémique et pour restaurer la confiance dans les institutions. L’avenir de la Guinée repose sur la capacité du gouvernement et des acteurs internationaux à traiter ce scandale avec la rigueur qu’il exige.

Boundèbengouno, pour Laguinee.info 

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