dimanche, novembre 24, 2024
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Kissidougou : Colère des associations de jeunes face aux manipulations

À LIRE AUSSI

spot_img
À Kissidougou, la tension monte entre les différentes associations de jeunes. Depuis quelque temps, un groupe isolé se permet de parler au nom de toute la jeunesse, déclenchant l’indignation générale. Ce mardi 17, à 11h, les présidents des associations de jeunesse se sont rassemblés dans la salle de fête de la commune pour faire entendre leur voix et dénoncer ce qu’ils qualifient de manigances.

Trop, c’est trop !

Mohamed Kebe Camara, porte-parole des jeunes leaders, ne mâche pas ses mots. « La jeunesse de Kissidougou s’est réveillée ! Ce qui était accepté hier ne l’est plus aujourd’hui », clame-t-il, visiblement excédé. « Nous n’acceptons plus que notre ville soit prise en otage par des clans qui manipulent la jeunesse à leur profit. »

L’indignation est palpable dans ses propos. Depuis des années, la jeunesse de Kissidougou se sent marginalisée et instrumentalisée. Pourtant, les jeunes leaders des 24 quartiers de la ville, enfin organisés sous un bureau préfectoral de la jeunesse, affirment qu’ils ne toléreront plus de se faire représenter par des individus qui n’ont ni la légitimité ni le soutien des bases.

Des réunions secrètes à Conakry

Kebe Camara dénonce également des manœuvres orchestrées depuis la capitale. « Il y a des réunions qui se tiennent à Conakry en complicité avec certains jeunes de Kissidougou, sans même que la majorité d’entre nous soit au courant. Si quelqu’un doit parler au nom de la jeunesse de Kissidougou, c’est bien ce bureau préfectoral qui a été élu par les jeunes des 24 quartiers, pas ces opportunistes », fulmine-t-il.

Le ton est donné : les jeunes leaders refusent catégoriquement que des décisions soient prises dans l’ombre, à huit clos, au détriment des intérêts de la jeunesse. « Nous sommes allés à l’école pour cela, pour défendre nos droits et exiger que les choses se passent au grand jour, devant tout le monde. Il n’y a plus de tabous quand il s’agit de la jeunesse », ajoute-t-il, avec une détermination sans faille.

La manipulation doit cesser

Cette réunion, loin d’être une simple rencontre, marque un tournant dans la lutte des jeunes de Kissidougou pour la transparence et la légitimité. « Depuis 2010, nous voyons la même histoire se répéter. La jeunesse de Kissidougou a toujours été manipulée par des personnes extérieures, utilisées à des fins politiques et personnelles. Mais aujourd’hui, c’est fini. Nous ne resterons plus les bras croisés », martèle Mohamed Kebe Camara.

Les jeunes leaders exigent désormais que Conakry et tous ceux qui cherchent à parler en leur nom se réfèrent à la base, aux vrais représentants des jeunes. « Vous ne pouvez pas prétendre représenter des gens qui ne vous connaissent même pas ! Si quelque chose doit être décidé pour la jeunesse de Kissidougou, cela se fera avec nous, pas sans nous », conclut-il, résolument.

La fin des manipulations ?

Cette mobilisation pourrait bien sonner le glas des manipulations et des décisions prises dans l’ombre. La jeunesse de Kissidougou est plus unie et plus déterminée que jamais à prendre son destin en main. Mais la question reste : Conakry écoutera-t-elle cette voix montante de révolte ? Ou bien faudra-t-il encore hausser le ton pour se faire entendre ?

 

De Kissidougou, Oumar Leno, pour Laguinee.info 

spot_img
- Advertisement -
spot_img
spot_img

ECHO DE NOS RÉGIONS