vendredi, septembre 20, 2024
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Restitution des titres fonciers aux victimes de Kaporo-rails, Kipé II et Dimesse : « Le président a séché nos larmes là où d’autres les ont versées »

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Le gouvernement de la transition, sous la direction du général Mamadi Doumbouya, procédera le samedi 14 septembre 2024 à la restitution des titres fonciers et des plans parcellaires aux collectifs des victimes des déguerpissements de Kaporo-rails, Kipé II et Dimesse, survenus en 1998 et 2019. La cérémonie se déroulera à Wonkifon, dans la préfecture de Coyah, sur plus de 200 hectares, et concerne 2 600 familles. Cette décision marque un tournant dans la quête de justice pour les victimes, accueillie avec satisfaction par leur porte-parole.

Un acte fort vers la réconciliation nationale

Depuis son arrivée au pouvoir, le CNRD a fait de la réconciliation nationale un des piliers de son action. Les opérations de déguerpissement de 1998 et 2019 avaient provoqué d’importants dégâts matériels et laissé des milliers de familles sans toit. L’annonce de la restitution des terres constitue ainsi une étape cruciale pour les victimes, qui se battent depuis plus de deux décennies pour récupérer leurs droits.

 

Le porte-parole des victimes, Mamadou Samba Sow, n’a pas caché son émotion à l’annonce de cette restitution : « C’est un sentiment de satisfaction qui nous anime à l’occasion de l’annonce de remise de titres fonciers aux victimes de Kaporo-rails, Kipé II et Dimesse. Nous sommes vraiment satisfaits. »

 Un long combat pour la justice

Les victimes n’ont cessé de multiplier les démarches depuis l’arrivée de la junte militaire au pouvoir en septembre 2021. Selon Mamadou Samba Sow, la demande de réparation des torts causés a été une priorité dès les premiers jours de la transition : « Moins d’une semaine après la prise du pouvoir par le CNRD, nous avons adressé une déclaration de félicitations, tout en demandant que le dossier Kaporo-rails soit mis en tête des priorités de la transition. »

Malgré quelques difficultés initiales, les efforts du collectif ont finalement porté leurs fruits. Deux demandes d’audiences, suivies d’une lettre ouverte, ont attiré l’attention des autorités, et la participation aux assises nationales a permis aux victimes de s’exprimer devant des personnalités influentes, notamment des religieux et des membres de la société civile.

Un processus progressif vers la restitution

Les négociations avec les autorités ont marqué un tournant décisif, avec notamment une rencontre avec le ministre de l’Habitat, Ousmane Gaoual Diallo. « C’était la première fois qu’un ministre nous recevait », a rappelé Mamadou Samba Sow. Des représentants des différents ministères de l’Habitat et de l’Environnement, ainsi que de la SNAPI, ont alors été mandatés pour entamer un recensement des victimes et de leurs biens.

Ce recensement, qui s’est étalé sur plusieurs mois, a permis d’identifier plus de 2 600 familles touchées par les deux vagues de déguerpissements. Le porte-parole a d’ailleurs rappelé une visite des victimes à Wonkifon, où elles ont pu découvrir les 200 hectares qui leur seront attribués.

« Nous avons été conviés à visiter les terres de Wonkifon. C’est un immense soulagement de savoir que justice nous est rendue après toutes ces années d’attente », a-t-il ajouté.

Gratitude envers le gouvernement de transition

Mamadou Samba Sow a également exprimé sa profonde gratitude envers le général Doumbouya et son gouvernement pour avoir tenu leurs promesses. « Nous remercions sincèrement le général Doumbouya et toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont contribué à ce processus. Le président a séché nos larmes là où d’autres les ont versées. »

Des perspectives pour l’avenir

Si cette restitution marque un pas décisif dans la quête de justice, d’autres défis pourraient encore émerger, notamment concernant les conditions de réinstallation des familles et les compensations financières. Il reste à voir comment les autorités guinéennes continueront d’accompagner les victimes dans cette phase de reconstruction.

Les prochaines étapes du processus seront suivies avec attention. L’évolution de la situation pourrait offrir de nouveaux éléments de discussion sur les questions foncières en Guinée, et Laguinee.info ne manquera pas de couvrir ces développements dans ses prochaines publications.

Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info

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