Le refus de laisser Mamadou Cellou Baldé prendre part aux obsèques de son défunt père à Labé, fait couler encre et salive à Conakry. Le président de l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH) est monté au créneau pour dénoncer cette décision. Pour le doyen Souleymane Bah, l’actuel régime fait pire que celui de feu Sékou Touré en matière de violation des droits de l’homme. Il l’a dit lors d’un entretien qu’il a eu avec un journaliste de Laguinee.info ce mardi, 6 avril 2021.
Un communiqué du Ministère de la Justice lu à la télévision nationale dans la soirée d’hier lundi, avait autorisé le coordinateur des Fédérations UFDG de l’intérieur du pays, de participer aux obsèques de son défunt père à Labé. Mais, à la dernière minute, une décision contraire a été prise par les autorités. Une volte-face que le doyen Souleymane Bah dénonce. Selon lui, même le régime de Sékou Touré n’a pas été si dur à l’égard des détenus comme c’est le cas maintenant. « Vous savez que Cellou Baldé n’a pas été le seul à avoir perdu son père pendant sa détention. Il y a un autre imam qui est de Télimélé qui a aussi été arrêté et dont le père est décédé récemment. Celui-ci et Cellou Baldé sont dans la même situation. Par rapport au refus du gouvernement de les laisser partir est anormal. Même au temps de Sékou Touré ce n’était pas le cas. Je sais qu’au temps de Sékou Touré c’était dur ; mais, je connais des personnes qui lorsqu’ils ont perdu des proches, le président de la République, Sékou Touré les a purement et simplement relâché. Monsieur le président de la République aurait pu le libérer pour qu’il puisse participer aux obsèques de son père par humanisme. Cellou Baldé a droit à aller prendre part aux obsèques de son père. Je ne vois pas pourquoi le gouvernement l’y empêche. Ce gouvernement est en train de faire des choses qui ne sont pas acceptables », a-t-il dénoncé.
Le président de l’OGDH a mis l’occasion à profit pour inviter les autorités judiciaires à ouvrir dans les meilleurs délais un procès. « Je lance un appel à l’endroit des autorités judiciaires, que le procès les concernant (les détenus politiques) se tienne le plus tôt que possible. Parce qu’il ne sera rien de les garder. Comme ils ont dit qu’ils ont les preuves contre eux, ils n’ont qu’à tenir le procès. Ça ne sert à rien de les garder comme ça-là peut-être si on veut seulement les maintenir là juste pour les faire souffrir, ce n’est pas bien », a-t-il fustigé.
A noter que Cellou Baldé, Ousmane Gaoual Diallo, Etienne Soropogui et Cie sont accusés notamment des faits de « fabrication, détention d’armes de guerre et de munitions ». Ils sont maintenus en détention sans jugement depuis fin novembre 2020.
Ibrahima Sory Diallo pour Laguinee.info
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