Trois ans après l’arrivée du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) au pouvoir, les citoyens de Conakry expriment leur frustration face à l’absence de progrès tangible. Entre chômage, précarité et incertitude politique, la désillusion est palpable.
Ce mercredi 4 septembre, notre rédaction est allée à la rencontre des habitants de Conakry pour recueillir leurs avis sur la gestion du pays après trois ans de gouvernance du CNRD. Les témoignages recueillis révèlent une profonde déception face à la situation actuelle.
Amadou Oury Sow, habitant de Conakry, ne cache pas sa désillusion. « Je ne vois rien qui a bougé, sauf il y’a plus de la galère, plus de problèmes, il y’a pas des routes. Ces cinq jours là le courant s’est amélioré peut-être la seule partie positive, c’est ça pour le moment », déclare-t-il. Il poursuit en soulignant les carences infrastructurelles : « Rien n’a marché, il n’y a pas d’hôpitaux, ni l’électricité, pas de l’eau, ni routes, rien n’a marché. Il n’y aura pas des élections d’ici décembre, peut-être qu’il y’en aura après, mais à décembre non, il n’y aura pas ».
De son côté, Mohamed Camara, un autre citoyen, déplore l’absence d’opportunités économiques : « Rien ne marche actuellement, il n’y pas l’emploi, toi-même t’as marché t’as vu beaucoup de kiosques, il n’y a que des jeunes qui sont assis en train de faire le thé. Les gens ont fini l’université mais ne travaillent pas sauf moto taxi. Les gens ont fait le concours de recrutement à la fonction publique mais ne gagnent pas, ceux qui gagnent ont payé de l’argent 10 millions 20 millions pour gagner maintenant, et toi si tu n’as pas d’argent pour payer tu vas faire comment ? ». Camara reconnaît cependant une amélioration dans certains domaines : « Le problème des routes ça s’améliore, mais le marché est cher. Ce qui concerne l’élection, moi je ne connais pas ça, c’est leur problème, ils n’ont qu’à gérer ça entre eux là-bas ».
Mohamed Bangoura, qui a préféré garder l’anonymat, exprime un pessimisme profond : « Franchement, rien ne marche en Guinée à l’heure là, on a fait trois ans de retard encore, il ne fait que manipuler les guinéens mais y’a rien du sérieux. Donc on ne sait pas si y’a pas une équipe qui se prépare pour faire un autre coup d’État aussi ».
Concernant les élections, il ajoute : « D’ailleurs on a appris qu’il veut se présenter, ça c’est pas bon, donc je ne pense pas qu’il va organiser les élections d’ici le 31 décembre ».
Ces témoignages reflètent une profonde désillusion parmi les citoyens de Conakry, trois ans après l’arrivée au pouvoir du CNRD. Alors que l’incertitude économique persiste et que les doutes sur l’avenir politique grandissent, les espoirs d’une amélioration rapide semblent de plus en plus lointains. Les habitants de la capitale guinéenne restent sceptiques quant aux promesses d’une transition réussie, tandis que le pays continue de faire face à des défis majeurs.
Mamadou Hady Baldé, pour Laguinee.info
