Quand tu commences à dénoncer les artistes charognards, ces égoïstes qui se remplissent les poches au détriment de leur nation, en chantant des hymnes de soutien pour celui qui les prive de leur liberté, aussitôt les faux prophètes des circonstances s’élèvent pour prêcher le respect de leurs opinions et de leurs choix. « Nous sommes en démocratie », clament-ils. Oui, en démocratie, les opinions et les choix sont sacrés, personne ne doit empêcher cela.

Pourtant le pays du dictateur , l’opinion des autres n’est pas respectée, les radios hostiles au pouvoir sont fermées, les journalistes sont menacés d’arrestation, et les leaders de la société civile sont kidnappés et traqués. Comment peut-on parler de respect des choix et des opinions dans un tel pays ?

Mais ces mêmes prophètes oublient qu’en Guinée, nous ne sommes pas en démocratie, mais plutôt sous une dictature, une dictature totalitaire et sauvage. Et dans un régime dictatorial, le dictateur, ses adeptes, et ses soutiens doivent être combattus avec détermination. Le peuple a le droit, et même le devoir, de se dresser contre tous ceux qui cherchent à renforcer la dictature de Mamadi Doumbouya.

Pour moi , le peuple ne devrait même pas gaspiller son énergie à combattre ces artistes vautours, car leur soutien n’a aucun impact positif sur la pérennité de la dictature.

Au contraire, cela ne fait qu’alimenter les frustrations contre le pouvoir en place. Ces mêmes artistes charognards, dans un passé récent, avaient apporté leur soutien à Alpha Condé, l’encourageant à emprunter un chemin interdit. Leur soutien n’a pas empêché qu’il soit délogé un dimanche matin.

Alors, si ces mêmes artistes reviennent pour leurs sales besognes autour de Mamadi Doumbouya, je dirai Alhamdoulilah. Car, en apportant à nouveau leur poisse au dictateur, ils précipiteront son délogement, peut-être un lundi matin cette fois-ci.

Abdoul Latif Diallo
Journaliste d’investigation
Très très indépendant