Une nouvelle grève a éclaté dans la zone minière de Loïla, à Mandiana. Les employés d’Encoref, société de sous-traitance, ont protesté contre le non-respect de leur plateforme revendicative annuelle, bloquant les routes menant aux sites miniers, rapporte le Correspondant régional de Laguinee.info.
La journée du 14 août 2024 a été marquée par une forte mobilisation des travailleurs de la société Encoref dans la localité de Kodiaran, relevant de la préfecture de Mandiana. En colère, ces derniers ont entamé une grève pour dénoncer le non-respect de leur plateforme revendicative pour l’année 2024. Leurs actions ont conduit au blocage des routes menant aux sites miniers de Loïla.
Selon Abdou Karim, secrétaire général de la délégation syndicale d’Encoref, la principale cause de cette grève est l’absence de réponse de la direction de l’entreprise aux revendications déposées en février dernier. « C’était concernant notre plan plate-forme revendicative 2024, » explique-t-il. « Les travailleurs ont droit chaque année de faire une plate-forme revendicative déposée au niveau de la direction. La direction a aussi le temps de réviser votre plate-forme et après ils vous rappellent pour vous asseoir autour de la table et négocier les points revendicatifs. Cette année, nous avons déposé notre plate-forme le 15 février 2024, mais malheureusement, on n’a pas été rappelé jusqu’au mois de juillet. »
Les négociations, qui ont finalement débuté en juillet, se sont retrouvées dans l’impasse, conduisant les travailleurs à émettre un avis de grève. « Il y a eu des blocus. Quand il y a des blocus, nous émettons un avis de grève. Car au départ, ils avaient refusé la négociation cette année. On a débattu jusqu’à ce qu’on constate qu’ils n’ont pas la volonté d’augmenter les salaires. Le point qui restait, c’était le rappel. Dans notre plate-forme 2023, on avait signalé que chaque année, la négociation doit commencer en janvier, mais comme nous n’avons pas pu déposer la plate-forme en janvier, sauf en février, la direction a aussi retardé à nous appeler jusqu’au mois de juillet, » a ajouté Abdou Karim.
Le différend s’est exacerbé lorsque la direction a refusé de payer les rappels de salaires pour la période complète réclamée, proposant de ne payer que pour deux mois. « Quand les travailleurs ont reçu la nouvelle que le rappel ne serait pas payé, ils ont manifesté, bloqué les routes d’accès à l’usine et la mine, » a-t-il martelé.
Après une journée sans travail, un consensus a été trouvé grâce à l’intervention du préfet et d’autres autorités locales. « Avec l’appui du préfet et les autres, on a pu maîtriser les travailleurs. On donne une chance à la négociation, heureusement, ils ont accepté cela. On est allés à Kankan et nous avons eu un consensus, même si tout ce qu’on voulait n’a pas été accepté. On a signé un protocole d’accord, et le travail a repris ce matin. »
À la question de savoir si les accords seront respectés cette fois-ci, Abdou Karim a répondu avec confiance : « Ils vont honorer, ils vont honorer, parce que ce n’est pas la première fois qu’on fait la négociation annuelle. À chaque fois qu’on vient autour de la table, tout ce qu’on trouve comme consensus est toujours respecté. »
Il est à noter que cette manifestation n’est pas la première du genre pour les employés d’Encoref, qui dénoncent régulièrement le non-respect des accords passés.
De Kankan, Karifa Kansa Doumbouya, pour Laguinee.info