Ce lundi 12 août 2024, la journée de « ville morte » décrétée par les Forces Vives de Guinée (FVG) peine à obtenir un suivi uniforme à Conakry. Malgré les objectifs de la manifestation visant à contraindre l’État à libérer les activistes Foniké Menguè et Billo Bah, la réaction des citoyens est variée.
La journée de « ville morte » organisée par les FVG pour exiger la libération de Foniké Manguè et Billo Bah n’a pas eu l’impact escompté à Conakry. La route “Le Prince”, habituellement un point névralgique lors des manifestations, reste relativement calme. De nombreux commerces, y compris des boutiques et des magasins, sont restés ouverts à midi.
Un boutiquier, sous anonymat, a exprimé ses préoccupations concernant la sécurité de son commerce. Il a déclaré : « Moi, je ne suis pas avec cette idée. Pour nous, si on ne sort pas, on ne gagne pas à manger. Avec la conjoncture actuelle, nous ne pouvons pas rester à la maison et fermer nos petits commerces, là ce n’est pas bon. Nous avons des familles derrière nous qui doivent manger. Le moment de cette ville morte n’est pas opportun parce qu’actuellement, rien ne va chez les Guinéens, tout le monde est dans les difficultés. »
Un autre citoyen, assis devant son magasin cadenassé, a noté une fermeture généralisée des établissements. Il a commenté : « Je suis allé jusqu’au carrefour, j’ai vu que les gens ont fermé. Voici la pharmacie-là fermée. Je suis assis devant mon magasin, c’est pour la sécurité. Sinon, les enfants vont caillasser. S’ils gâtent mon magasin, je suis le perdant. »
Sékou Condé a observé que la ville était particulièrement calme et que le nombre de véhicules en circulation avait diminué. Il a expliqué : « Visiblement, la ville est très calme. Les véhicules sont de moins en moins nombreux dans la circulation. Je pense que ça eut d’effet. Parce que, de mon passage, j’ai même vu un policier qui s’apprêtait à rentrer dans le quartier, je me suis dit que ça ne sent pas bon. Je suis sûr et certain que d’ici 15 heures cette partie de la ville va chauffer. »
À la T8, des jets de pierres ont eu lieu, mais les forces de l’ordre sont rapidement intervenues pour disperser les manifestants.
Malgré l’appel à la ville morte par les FVG, la réaction des citoyens de Conakry reste partagée, illustrant une tension entre les objectifs politiques de la manifestation et les réalités économiques locales. La journée semble avoir un impact visible sur la circulation et les activités commerciales, mais la répartition des réactions montre des défis à mobiliser un soutien uniforme. La situation reste à surveiller, avec des potentiels développements dans les heures à venir.
Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info
