Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a appelé les manifestants à suspendre leurs actions et à engager un dialogue, mais cette demande semble avoir laissé les protestataires insatisfaits. Depuis l’abolition controversée de la subvention sur le carburant, les manifestations se sont intensifiées, avec des affrontements violents et des arrestations massives, rapporte VOA Afrique.
Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a lancé un appel à la télévision nationale le dimanche 4 août 2024, demandant aux Nigérians engagés dans les manifestations de « suspendre les manifestations et à créer un espace de dialogue. »
Cet appel intervient dans un contexte de crise exacerbée par l’élimination de la subvention sur le carburant, qui a provoqué une inflation record et une crise de survie pour de nombreux Nigérians. Tinubu a proposé un dialogue comme solution, mais sa déclaration a été perçue par certains comme insuffisante et déconnectée des préoccupations des manifestants.
Deji Adeyenju, l’un des leaders des manifestations, a critiqué le discours de Tinubu en le qualifiant de « discours de campagne » qui n’a pas abordé les véritables problèmes comme la famine. L’ancien candidat présidentiel Dumebi Kachikwu a également exprimé son scepticisme, notant un manque de compassion apparent dans le discours du président. Les manifestations, qui avaient commencé pacifiquement, ont dégénéré en violences dans plusieurs États, entraînant la mort de 13 personnes selon Amnesty International. La police a arrêté environ 700 personnes dans les deux premiers jours des manifestations, les accusant de divers délits.
Alors que l’appel de Tinubu au dialogue vise à apaiser les tensions, les réactions des manifestants et la montée de la violence suggèrent que la situation reste fragile. Le pays semble en attente de solutions plus concrètes et d’une réponse gouvernementale qui répondra aux besoins urgents des Nigérians touchés par la crise économique.
Boundèbengouno, pour Laguinee.info