La cordonnerie a toujours été une activité masculine en Afrique. En Guinée, cette tradition perdure depuis des années. Pourtant, aujourd’hui, elle voit émerger des figures féminines comme Fatoumata Dicko. Ce vendredi 26 juillet 2024 , la rédaction de Laguinee.info est allée à sa rencontre. Entre passion et courage, Fatoumata Dicko se dit fière d’exercer ce métier.
Sous un ciel encore gris de l’aube, Fatoumata Dicko se prépare pour une nouvelle journée de travail. Habillée en tenue de travail, elle saisit son marteau et une chaussure à réparer. Dans sa petite boutique, chaque geste est précis, chaque outil est à sa place. Divorcée et mère d’un enfant, Fatoumata a rapidement développé un amour pour ce métier.
« Je me sens bien dans ce métier maintenant. En fait, ce n’était pas mon objectif initial. Je suis venue ici pour gérer les clients et les chaussures, mais je ne me suis pas limitée à cela. J’ai vu le travail et je me suis dit pourquoi ne pas me lancer dedans. J’ai appris à confectionner les chaussures et aujourd’hui, je dis Dieu merci », confie-t-elle.
Sa boutique, modeste mais bien achalandée, est devenue un point de référence pour les sandales en gros et en détail. Elle confectionne toutes sortes de pointures avec une dextérité qui surprend. Engagée et déterminée, elle se fiche des opinions extérieures. Bien que la cordonnerie soit largement dominée par les hommes à Conakry, Fatoumata se dit fière d’être une femme dans ce domaine.
« Souvent, on me dit que c’est la première fois qu’on voit une femme faire ce genre d’activité. Je réponds toujours que oui. Parfois, on se lance dans quelque chose pour voir si on peut y arriver. Je me suis lancée dedans et j’ai aimé. Je pense que d’autres femmes suivront. »
Autrefois communicante de profession, Fatoumata Dicko est aujourd’hui une cordonnière accomplie. Elle ambitionne de bâtir une grande entreprise pour former ceux qui, comme elle, aspirent à devenir cordonniers.
Dans le regard de Fatoumata, on perçoit la lueur de la détermination et la passion qui l’anime. Ses mains, marquées par le travail, racontent l’histoire d’une femme qui a choisi de défiern ormes et de tracer son propre chemin. Chaque chaussure qu’elle répare ou confectionne est un témoignage de son courage et de sa persévérance.
Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info