Après la déclaration du président de l’Union des Consommateurs de Guinée concernant la hausse des prix des denrées alimentaires sur les marchés guinéens, notre équipe s’est rendue au marché de km36 pour vérifier la situation. Sur place, les avis des commerçants divergent des propos officiels.
Amadou Barry, commerçant au marché de km36, affirme que les prix des denrées alimentaires dans sa boutique n’ont pas augmenté, contredisant les déclarations du président de l’Union des Consommateurs de Guinée, Ousmane Keïta. Ce dernier maintient toutefois ses affirmations sur la hausse des prix.
Trouvé dans sa boutique cet après-midi, Amadou Barry a déclaré : « Chez moi ici, le prix n’a pas encore changé. Ce sont les mêmes prix qui sont maintenus. Le riz de Bangladesh 335.000GNF, la mayonnaise Bama-32 en détail c’est à 30.000 fg et les grosses boîtes c’est à 115.000fg. Ciao c’est à 20.000fg. Le sucre c’est à 370.000fg, 50 kg. Le riz 25 kg c’est à 165.000fg. Le carton de sardine c’est à 250.000fg et 5000GNF par unité. Donc, pratiquement chez moi c’est le même prix. »
Même constat chez Ayouba Sidibé, commerçant au grand marché de km36, qui a ajouté : « Je ne vais pas mentir. Je vends conformément au prix officiel. Le prix encore parfois n’est pas stable. Vous savez, le marché aussi c’est comme ça. Actuellement, la vie est chère. Si tu augmentes le prix, les clients ne seront pas en mesure de payer, tout le monde pleure. À Madina parfois le prix est augmenté mais nous, nous ne le faisons pas, parce-que nos clients ne vont pas supporter. Même si c’est nous qui perdons, nous allons le vendre à un prix abordable et consensuel. »
Contacté par téléphone, le président de l’Union des Consommateurs de Guinée a réagi en soulignant les comportements de certains commerçants qui augmentent les prix à leur guise : « Peut-être certains commerçants respectent le prix. Quand tu vas déjà sur notre plateforme, tous les témoignages que nous avons eus sont clairs. Il y a des gens qui montent le prix jusqu’à 40.000fg. Mais en réalité, dans la plupart des témoignages que nous avons eu, c’est 35.000fg, donc s’il y a quelques rares commerçants qui peut-être à cause des journalistes ont donné des prix qu’ils ne pratiquaient pas sur le terrain, c’est tant mieux. S’il y a des commerçants qui pratiquent le prix normal c’est tant mieux, mais en réalité d’après nos enquêtes la majeure partie des commerçants le font à 35.000fg voire à 40.000fg et c’est que nous dénonçons. Nous dénonçons parce qu’on ne peut pas parler de vie chère et que les commerçants mettent les prix qu’ils veulent, alors qu’il y a une promotion sur ce produit Bama. Le prix ne doit pas dépasser 30.000fg. »
Les divergences entre les déclarations des commerçants et celles de l’Union des Consommateurs de Guinée montrent la complexité de la situation sur les marchés guinéens. Alors que certains commerçants affirment maintenir des prix stables pour ne pas perdre de clients, l’Union continue de dénoncer les hausses injustifiées. Cette situation appelle à une surveillance accrue des prix et à une communication claire entre les différentes parties pour assurer une équité sur le marché.
Alhassane Camara Camara, pour Laguinee.info