Le ministre Ibrahim Kalil Condé a dévoilé aujourd’hui les résultats des évaluations des partis politiques en République de Guinée. Depuis plus de trente ans, l’espace politique guinéen s’est transformé, souvent au détriment du cadre juridique. Le ministre appelle à une réforme profonde pour assainir l’échiquier politique du pays.
Depuis des décennies, les créations de partis politiques en Guinée se font par copinage. Ces partis ressemblent davantage à des entreprises privées qu’à des structures démocratiques. Les alliances politiques électoralistes ont évolué en groupements permanents, et la violence accompagne certaines associations politiques. Au lieu d’être des forces de proposition et de participation, les partis se sont souvent transformés en instruments de propagande et de repli identitaire ethnique.
« Aucune démocratie, aucun État de droit ne saurait se construire dans un tel environnement », a déclaré le ministre Condé. « Nous devons tous accepter d’assainir notre échiquier politique afin de consolider nos acquis démocratiques et solidifier l’État de droit dans notre pays. »
Le général à la retraite Ibrahim Kalil Condé a insisté sur l’application stricte de la loi dans cette évaluation des partis politiques. « L’opération d’identification et de collecte des données réalisée en juin-juillet 2024 nous a permis de lancer et de réaliser l’évaluation des partis politiques à Conakry et dans les 33 préfectures durant vingt jours, » a-t-il précisé.
Cette évaluation a donné des résultats provisoires, qui seront présentés par les services techniques au cours de cette session de trois jours. Le ministre a souligné l’importance de ces résultats pour obtenir un paysage politique assaini et consensuel. Les partis politiques évalués recevront des certificats, et une base de données informatisée sera constituée au sein du ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation.
Pour renforcer la gouvernance des partis politiques légalement constitués, la traçabilité de leurs activités sera assurée par les nouvelles technologies de l’information et de la communication. « Aucun parti politique ne sera laissé pour compte, mais la loi s’appliquera avec rigueur. C’est aussi cela un des aspects importants de la refondation, » a affirmé le ministre.
Le ministre Condé a également indiqué que les partis qui ne sont pas en règle recevront des notifications, et les partis non identifiés seront traités conformément aux dispositions de la Charte des Partis Politiques en vigueur. « Le chemin est long et nous allons le parcourir ensemble, chers membres des partis politiques, » a-t-il conclu.
Mamadou Hady Baldé, pour Laguinee.info