Le président burkinabé, Ibrahim Traoré, a accusé ce jeudi 11 juillet 2024 le Bénin et la Côte d’Ivoire de vouloir « déstabiliser » son pays en hébergeant des bases militaires françaises. Ces accusations ont été formellement démenties par l’état-major des armées françaises, qui a précisé n’avoir que des détachements temporaires dans ces pays.
Ibrahim Traoré, dans un discours enflammé, a déclaré que des bases militaires au Bénin et en Côte d’Ivoire sont dirigées contre le Burkina Faso. Il a affirmé avoir des preuves de ces installations. « Nous avons les preuves sous la main. Deux bases importantes. Nul ne peut le contester », a-t-il affirmé lors d’une rencontre avec les forces vives de la Nation, retransmise à la télévision publique.
Les autorités françaises ont rapidement répondu. L’état-major des armées françaises a démenti formellement l’existence de bases militaires permanentes au Bénin. « Les seuls militaires permanents sont l’attaché de défense et les coopérants détachés auprès du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères », a-t-il déclaré à l’agence Anadolu.
Toutefois, ajoute notre source, l’état-major a précisé qu’il existe ponctuellement des Détachements d’instruction opérationnelle (DIO) temporaires, composés de militaires issus des Éléments français au Sénégal ou en Côte d’Ivoire, qui peuvent être déployés pour appuyer les forces armées béninoises par des actions de formation et d’entraînement. Actuellement, la France compte cinq implantations militaires en Afrique : au Tchad, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Gabon et à Djibouti.
Ibrahim Traoré a également affirmé disposer « d’enregistrements audio » prouvant l’implication d’agents français au Bénin dans des opérations terroristes. Ces graves accusations surviennent alors que la France se trouve en situation délicate dans plusieurs pays d’Afrique, notamment le Mali, le Burkina Faso et le Niger, après l’opération Barkhane (2014-2022).
Boundèbengouno, pour Laguinee.info