L’arrestation de Foniké Menguè et Billo Bah, deux militants du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), a suscité une réaction virulente d’Amnesty International. Dans un communiqué, Samira Daoud, directrice régionale de l’organisation pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a dénoncé cette détention secrète, la qualifiant de violation flagrante du droit international.
« Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah sont maintenus en détention secrète depuis leur arrestation par des personnes armées en uniforme dans la soirée du 9 juillet. Les autorités guinéennes doivent libérer immédiatement ces militants. Dans l’attente de leur libération, les autorités doivent garantir et assurer leur sécurité, révéler leur lieu de détention, leur permettre de consulter un avocat et de recevoir la visite de leur famille, » a déclaré Daoud.
La situation s’aggrave alors que, depuis plusieurs mois, les autorités guinéennes ont intensifié leur répression de la dissidence pacifique. Amnesty International souligne que cette répression se manifeste par la suspension d’organes de presse, des restrictions d’accès à Internet et une brutalité policière qui a entraîné la mort d’au moins 47 personnes lors de manifestations le 22 avril 2024.
L’arrestation de Foniké et de Billo Bah n’est pas leur première confrontation avec les autorités. Oumar Sylla, connu sous le pseudonyme Foniké Menguè, a appelé sur les réseaux sociaux à porter des vêtements rouges le 11 juillet pour protester contre la fermeture des médias, la cherté de la vie, notamment les délestages électriques, et les manquements de la transition. Foniké avait déjà été détenu arbitrairement sous le régime d’Alpha Condé, puis de nouveau après l’arrivée au pouvoir du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) de juillet 2022 à mai 2023. Quant à Mamadou Billo Bah, il avait été détenu de janvier 2023 à mai 2023.
Cette nouvelle vague de répression pose des questions cruciales sur la liberté d’expression et les droits humains en Guinée. Amnesty International appelle la communauté internationale à exercer une pression accrue sur le gouvernement guinéen pour mettre fin à ces pratiques répressives et respecter les droits fondamentaux des citoyens.
« Nous ne pouvons tolérer un État qui, sous prétexte de maintenir l’ordre, opprime ceux qui exercent pacifiquement leurs droits, » a conclu Samira Daoud. Le monde regarde, et la Guinée ne peut continuer sur cette voie sans en payer le prix moral et politique.
Boundèbengouno, pour Laguinee.info