Le Burkina Faso a franchi une étape importante ce mercredi 10 juillet. Le gouvernement a adopté un nouveau Code des Personnes et de la Famille (CPF) lors du Conseil des ministres. Ce texte, présenté par le ministre de la Justice Edasso Rodrigue Bayala, introduit des changements significatifs dans le cadre juridique du pays, certains suscitant déjà de vives controverses.
Selon actuniger.com, parmi les innovations majeures, la pénalisation de l’homosexualité et des pratiques assimilées retient particulièrement l’attention. Cette décision marque un recul notable dans la reconnaissance des droits humains, et risque d’attiser les tensions sociales et internationales. Selon le ministre Bayala, ce nouveau code « prend en compte les réalités socioculturelles du Burkina Faso ». Toutefois, cette mesure va à l’encontre des principes universels de non-discrimination et de respect des droits individuels.
Nationalité et mariages coutumiers
Le nouveau code modifie également les conditions d’acquisition et de déchéance de la nationalité burkinabè. Un étranger ne pourra plus obtenir la nationalité le jour même de son mariage avec un citoyen burkinabè. Un délai minimum de cinq ans est désormais imposé. De plus, se comporter et agir contre les intérêts du Burkina Faso devient un motif de déchéance de la nationalité.
Les mariages coutumiers et religieux bénéficieront d’une reconnaissance officielle à travers leur transcription dans les registres d’état civil. Cette mesure vise à harmoniser les divers types de mariages en leur conférant les mêmes effets et conséquences que le mariage civil. Une avancée qui pourrait faciliter la régularisation de nombreuses unions traditionnelles et religieuses.
Vers une modernisation de l’État Civil
Le CPF intègre aussi des technologies modernes pour l’enregistrement des faits d’état civil, permettant d’inscrire les actes de naissance dans des registres numériques. Cette initiative devrait améliorer la gestion et la traçabilité des documents d’état civil, simplifiant ainsi les démarches administratives pour les citoyens.
La révision du CPF inclut la possibilité pour les parents de succéder à leur descendant, ainsi qu’une harmonisation de l’âge légal pour se marier, fixé à 18 ans, ou 16 ans sous autorisation du juge. Ces ajustements, tout en modernisant le cadre juridique, suscitent des débats quant à leur mise en œuvre et leur acceptabilité sociale.
Le nouveau Code des Personnes et de la Famille du Burkina Faso représente une tentative de modernisation du cadre juridique du pays. Toutefois, les mesures controversées comme la pénalisation de l’homosexualité soulèvent des questions sur le respect des droits humains. Le projet de loi, adopté par le gouvernement, doit maintenant être examiné par l’Assemblée législative de Transition pour son adoption finale.
Boundèbengouno, pour Laguinee.info