dimanche, octobre 6, 2024
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Invitation de l’AES à rejoindre la CEDEAO : une déclaration de « guerre » poliment emballée?

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Abuja, le 7 juillet 2024 – Le 65ème sommet ordinaire de la CEDEAO s’est passé dans une atmosphère chargée de tension et de préoccupations croissantes alors que le président de la Commission à Abuja le dimanche 7 juillet 2024. Des annonces, pas les moindres ont été faites à l’encontre les pays de l’AES s’ils maintenaient leur retrait de la CEDEAO.

 Dr Umar Aliou Turay, a mis en garde contre les conséquences dévastatrices du retrait annoncé du Mali, du Burkina Faso et du Niger de l’organisation régionale.

Il a souligné les défis sans précédent auxquels fait face l’Afrique de l’Ouest, marquant un sombre tableau des risques de désintégration qui pourraient découler de ces départs. « La décision inattendue du 29 janvier dernier par les gouvernements du Burkina Faso, du Mali et du Niger de notifier leur intention de quitter la CEDEAO met en péril non seulement notre intégration régionale mais aussi notre capacité collective à faire face aux défis communs », a déclaré le diplomate gambien devant une assemblée de chefs d’État ouest-africains, parmi lesquels figuraient Bola Ahmed Tinubu du Nigeria, hôte de ce sommet historique.

Un retrait qui fait mal

Le retrait imminent de ces pays membres représente un coup dur pour la coopération régionale, particulièrement dans les domaines de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme. La CEDEAO, connue pour sa force collective en matière de partage de renseignements et de coordination des efforts sécuritaires, risque de voir sérieusement compromis ces acquis cruciaux. « La sécurité commune dans notre région dépend de la coopération étroite entre nos nations membres. Le départ de ces États affaiblira considérablement notre capacité à répondre aux menaces sécuritaires transfrontalières », a averti Dr Turay.

Les mêmes menaces et toujours

En plus de l’impact sécuritaire, le retrait envisagé aurait des répercussions désastreuses sur le plan diplomatique et économique. Les trois pays concernés risquent de subir un isolement diplomatique sur la scène internationale, mettant fin à leur capacité à bénéficier d’un soutien collectif lors de candidatures à des postes clés au sein d’organisations régionales et internationales. Sur le plan économique, les projets et programmes de développement d’une valeur estimée à plus de 500 millions de dollars, actuellement mis en œuvre par la CEDEAO dans ces pays, pourraient être suspendus ou abandonnés, laissant des conséquences graves pour les populations locales et l’emploi de centaines de personnels régionaux.

Une déclaration de « guerre » contre l’AES?

Face à cette crise sans précédent, le président de la Commission de la CEDEAO a appelé à un dialogue ouvert et constructif pour ramener le Mali, le Burkina Faso et le Niger au sein de la famille régionale. « Nous devons travailler ensemble pour surmonter nos différences et trouver des solutions qui préservent notre unité et notre solidarité », a déclaré Dr. Touray, soulignant l’importance critique de maintenir une coopération intégrée dans une région confrontée à des défis multiples.

L’appel au dialogue lancé par Dr Turay lors du 65ème sommet ordinaire de la CEDEAO à Abuja, bien qu’enrobé d’un discours diplomatique mesuré, résonne comme une déclaration de guerre subtile face à l’annonce surprenante des militaires au pouvoir dans le Niger, le Mali et le Burkina Faso de former la confédération de l’Alliance des États du Sahel. Cette initiative marque un défi direct à l’autorité et à l’intégrité de la CEDEAO, jetant l’organisation dans un jeu complexe de relations internationales et de maintien de l’ordre régional. En appelant à ramener ces États au sein de la « famille » régionale, Dr Turay souligne non seulement la volonté de la CEDEAO de préserver son rôle central dans la sécurité et la coopération régionales, mais aussi sa nécessité de maintenir une façade de stabilité face aux défis croissants de sécurité et de désintégration potentielle.

La création de la confédération de l’Alliance des États du Sahel menace de perturber non seulement la coopération en matière de sécurité au sein de la CEDEAO, notamment en ce qui concerne le partage des renseignements et la lutte contre le terrorisme, mais aussi d’isoler diplomatiquement ces pays sur la scène internationale. Sur le plan économique, le retrait de ces États membres pourrait entraîner l’arrêt de projets clés et affecter gravement l’emploi de citoyens de ces pays travaillant pour la CEDEAO. La réaction de la CEDEAO, bien que nuancée, vise à maintenir une frontière ferme contre toute initiative visant à affaiblir son autorité régionale, tout en préservant l’intégrité de son espace communautaire et les bénéfices économiques et sociaux qu’il apporte aux populations ouest-africaines.

L’invitation au dialogue de Dr Turay peut être vu comme un ultimatum voilé adressé aux nouveaux dirigeants du Sahel, soulignant les conséquences potentielles désastreuses de leur décision de se retirer de la CEDEAO. C’est un rappel poignant de l’importance de la coopération régionale dans la stabilité et la prospérité de l’Afrique de l’Ouest, tout en exposant les limites de la diplomatie face aux défis internes de ces États.

Boundèbengouno, pour Laguinee.info

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