Au Kenya, une nouvelle journée de mobilisation est prévue ce mardi, marquant une intensification des protestations contre le gouvernement dirigé par le président William Ruto. Depuis le début des manifestations le 18 juin, qui ont éclaté en réponse au projet de budget du gouvernement introduisant de nouvelles taxes, le pays a été secoué par des troubles ayant coûté la vie à au moins 39 personnes, selon l’Agence kényane de protection des droits humains.
Ce mouvement de protestation, initialement motivé par le projet de budget controversé comprenant une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 16 % sur le pain et une taxe annuelle de 2,5 % sur les véhicules particuliers, s’est rapidement transformé en une vague de défiance nationale contre les politiques gouvernementales actuelles. Le président Ruto a annoncé le retrait du projet de budget 2024-2025 après une journée de violences marquée par l’assaut du Parlement par les manifestants, où la police a répondu par des tirs réels sur la foule.
L’agence anadolu rapporte que les nouvelles taxes étaient censées financer un budget record de 4 000 milliards de shillings (environ 29 milliards d’euros), alors que la dette publique du Kenya atteint environ 10 000 milliards de shillings, soit environ 70 % du PIB. Ces mesures d’austérité ont exacerbé les tensions sociales et économiques dans le pays, alimentant les manifestations qui ont attiré principalement la jeunesse, notamment la ‘génération Z’.
Dimanche dernier, un rassemblement en hommage aux victimes a rassemblé des centaines de personnes scandant « Ruto must go ! » (« Ruto doit partir ! »). Élu en août 2022 avec la promesse de défendre les plus démunis, le président Ruto est confronté à une critique croissante pour ses politiques économiques qui ont impacté le pouvoir d’achat des Kenyans.
Selon notre source, le président Ruto a minimisé le bilan des victimes, affirmant dans une interview que la police avait « fait de son mieux » pour maintenir l’ordre, tandis que diverses sources rapportent des chiffres divergents sur le nombre de décès. Malgré les efforts du gouvernement pour apaiser les tensions, la mobilisation continue à Nairobi et dans d’autres centres urbains, marquant une période de crise politique et sociale au Kenya.
Boundèbengouno, pour Laguinee.info