Ce vendredi matin, les membres de la Coordination nationale de veille citoyenne se sont rassemblés à proximité de l’ambassade de la France à Ouagadougou, réclamant vigoureusement sa délocalisation. Selon certains membres, il est impératif de « les déloger purement et simplement », selon lefaso.net. L’ambassade française, voisine de la présidence du Faso, est perçue comme une menace pour le président du Faso, affirment-ils.
Aux alentours de 10h30, rapporte notre source, une foule s’est massée au rond-point des Nations unies et a entamé une marche en direction de l’ambassade de France, située près de la présidence. Le cortège a franchi plusieurs feux de signalisation avant d’être confronté à un barrage dressé par la garde présidentielle au troisième feu. Des véhicules de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) étaient en position avec des policiers prêts à intervenir.
Un groupe de responsables de la coordination a avancé pour négocier avec les autorités présentes. « Nous voulons avancer jusqu’à l’ambassade. Aucun représentant de l’ambassade ne devrait venir ici », a déclaré un des leaders à un officier de la CRS.
Face au refus de la CRS de laisser passer les manifestants, ces derniers ont forcé la barrière pour contourner le dispositif et atteindre l’ambassade par le côté droit. « Même si c’est à travers ‘la muraille‘, nous entrerons », a menacé un manifestant.
Les journalistes présents ont rapidement compris que la situation risquait de dégénérer et ont pris position plus loin vers le ministère de la Sécurité pour assurer leur sécurité. Avant même de se replier, un ordre retentit : « Embarquez et chargez ! » Les gaz lacrymogènes ont été utilisés, transformant rapidement l’atmosphère en chaos. Les manifestants et les journalistes se sont dispersés dans toutes les directions pour échapper aux gaz.
Certains se sont réfugiés à la direction régionale de la douane pour reprendre leur souffle, tandis que d’autres ont cherché à retrouver leurs véhicules garés à proximité. Lassané Sawadogo, coordonnateur du Front de défense pour la patrie, membre de la Coordination nationale des associations de veille citoyenne, a exprimé sa satisfaction quant à l’action menée : « Nous félicitons nos gouvernants pour avoir montré que le pays est dirigé. Nous sommes les Wayiyans et resterons toujours les Wayiyans. »
M. Sawadogo a également averti que la coordination n’avait pas dit son dernier mot : « Si les autorités et les représentants de l’ambassade ne réagissent pas, nous manifesterons à nouveau, même si nous devons affronter les gaz lacrymogènes. Notre objectif est de démontrer au monde entier qu’il n’est pas acceptable qu’une ambassade soit si proche de la présidence d’une nation », rapporte notre source.
La situation demeure tendue à Ouagadougou, avec la perspective d’une nouvelle mobilisation si les revendications de la coordination ne sont pas entendues.
La Rédaction de la Laguinee.info