A l’occasion de la 128e session du conseil permanent de la Francophonie, qui a réuni plusieurs États et gouvernement membres , le ministre guinéen des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine tentant de plaider auprès des organes de L’OIF d’accepter le retour à la Guinée au sein de l’institution, a expliqué de long en large la situation sociopolitique de la Guinée. Dans un langage très critique face au précédent régime, Morissanda Kouyaté a affirmé : « Le changement intervenu le 05 septembre 2021 n’est pas un changement anticonstitutionnel comme certains aiment le dire c’est plutôt un changement pro constitutionnel ».
Interrogé ce jeudi 27 juin 2024 par une journaliste de Laguinee.info, Souleymane Souza Konaté après avoir mis en doute la compétence de Dr Morissanda Kouyaté à vanter les mérites de l’organisation internationale de la Francophonie, a sévèrement critiqué la conduite de la transition. » L’OIF est une organisation sérieuse régie par des règles et principes de démocratie, de bonne gouvernance, de tolérance et d’État de droit. De ce point de vue, des putschistes ne peuvent siéger auprès des autorités élues par leurs peuples au risque de décrédibiliser totalement l’Institution. Même s’il faut noter de passage le silence et l’inaction de la communauté internationale face aux violations graves et répétées des droits et des libertés fondamentaux en Guinée depuis la prise du pouvoir du CNRD le 5 septembre 2021”,dit-il.
Poursuivant, il a ajouté : “On a l’impression que les guerres d’influence entre les occidentaux et les russes ont fini par reléguer au second plan les questions essentielles notamment : la démocratie, la promotion des libertés, l’alternance au pouvoir et l’état de droit”, ce responsable du parti de Cellou Dalein.
Pour Souleymane Konaté, il n’y a pas de coup d’Etat démocratique . « Celui du 5 septembre a été sanglant. Aujourd’hui, force est de reconnaître qu’ils ne font pas mieux que le régime évincé le 5 septembre 2021. Les militaires et leurs valets civils baignent aujourd’hui dans la corruption et tous les travers sociaux qu’ils ont dénoncés à la prise du pouvoir. C’est ce que la presse dénonce et ça met mal à l’aise le CNRD et son plan de confiscation du pouvoir”, a déclaré Monsieur Konaté.
Par ailleurs, ce conseiller en communication de Cellou Dalein rassure que les acteurs sociopolitiques sont à pied d’œuvre pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel : « Une chose reste claire , les acteurs politiques et sociaux sont engagés. Nous disons clairement que la transition en Guinée prend fin au plus tard le 31 décembre 2024. Ce délai dépassé, le CNRD ne sera plus légitime pour conduire la suite de la transition et nous allons exiger la mise en place d’une transition civile avec pour seul agenda le retour à l’ordre constitutionnel ».
Mariama Dalanda Bah, pour Laguinee.info