Les commissaires de la HAC ont fait le mea-culpa au lendemain de leur sortie malencontreuse à Kankan, à l’occasion d’un point de presse. Suite à ce mea-culpa, Souleymane Souza Konaté, a indiqué ce mardi à un journaliste de Laguinee.info, qu’il appartient aux patrons de presse de juger de l’opportunité ou non de poursuivre l’affaire en justice.
« [Les gens-là (CNRD),ills sont prêts à tuer et à égorger tous ceux qui s’opposent à eux…] ; « [Doumbouya a donné de l’argent à tous les patrons de presse pour faire son travail, ils ont pris l’argent et ils n’ont pas fait le job…] », ces propos sont ceux des commissaires Ibrahima Tawel Camara et Djènè Diaby (commissaires à la Haute Autorité de la communication-HAC), rapportés par Souleymane Souza Konaté.
Pour Souleymane Souza Konaté, Président de la Commission Communication de l’ANAD et conseiller chargé de communication de Cellou Dallain Diallo, en tant qu’acteur politique qui œuvre pour la démocratie, les libertés et la construction d’un État de droit en Guinée, ces propos d’une « extrême gravité nécessitent des réponses appropriées » devant un juge. Il a souligné qu’il est nécessaire que la justice fasse son boulot.
«Il est important que la justice fasse son travail, d’autant plus que les propos des commissaires concordent avec la réalité sur le terrain. Au niveau de l’ANAD et des forces vives, nous dénombrons plus de 54 jeunes guinéens froidement et lâchement assassinés dans les manifestations politiques et en toute impunité depuis la prise du pouvoir par le CNRD. Je ne parle même pas des cas de blessés et des handicapés à vie. Les plus grandes entreprises de presse sont fermées dans l’indifférence générale des institutions de la république. Le dialogue est rompu entre le CNRD et les principaux acteurs politiques et sociaux à cause de la volonté des militaires de s’éterniser au pouvoir et de s’enrichir illégalement. » , indique-t-il.
Poursuivant, il a noté que s’il est vrai que le Président de la transition a tenté de corrompre les médias, la vérité doit jaillir comme le stipulent les lois anticorruption guinéennes.
« Si Doumbouya a donné de l’argent aux patrons de presse pour manipuler l’opinion comme l’affirment les deux commissaires, en ce moment, le président de la junte devient aux yeux de la loi un corrupteur. Et toutes les lois qui répriment la corruption et l’enrichissement illicite condamnent le corrupteur et le corrompu à la même peine. » , explique-t-il.
Il a aussi rappelé que les commissaires à la HAC sont plus préoccupés pour redorer l’image du président de la transition que de se battre pour laver l’honneur et la réputation des patrons de presse, mais surtout promouvoir une presse libre et indépendante dans notre pays.
Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info