vendredi, novembre 22, 2024
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Procès du 28 septembre 2009 : un avocat de Dadis évoque l’évasion à la maison centrale de Conakry

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Ce mercredi 12 juin 2024, les avocats du capitaine Moussa Dadis Camara ont poursuivi leur plaidoirie au procès des événements tragiques du 28 septembre 2009. Me Jocamey Haba, prenant la parole devant le tribunal, a mis en lumière l’évasion qui s’est produite en novembre dernier à la maison centrale de Conakry. Selon lui, il a été l’élément clé pour découvrir où se trouvait son client, comme le rapporte Laguinee.info à travers un de ses reporters.

Dans ses explications concernant la tentative d’évasion, Me Jocamey Haba a souligné l’importance de son rôle : « Parce que c’est un ancien chef d’État, et chacun sait que toute l’attention allait être concentrée sur lui. Je sais, parce que c’est moi qui étais au milieu des dix pickups de gendarmes avec un gilet pare-balles. Les autorités judiciaires avaient informé le Haut commandement, et le haut commandant m’avait appelé. Nous avons indiqué un lieu de rencontre. C’était pour qu’en cas de désillusion, le seul recours soit l’avocat. Pour quelqu’un qui est déboussolé, l’avocat est le seul recours».

Me Jocamey Haba a évoqué une situation similaire vécue par un magistrat guinéen, soulignant l’importance de l’avocat dans des moments de crise : « Je connais un magistrat guinéen qui a été plaqué dans son propre bureau à Dixinn. Il n’a jamais appelé un magistrat, ce sont les avocats qu’il a appelés. Cela montre combien de fois psychologiquement et moralement, une personne en situation de précarité ne pense qu’à son avocat. »

L’avocat a également détaillé son implication le jour de l’évasion : « J’étais avec le capitaine Dadis et le colonel Blaise à bord du véhicule. À bord de ce véhicule, mon client a communiqué avec le procureur. J’ai communiqué avec toutes les autorités judiciaires, à toutes les étapes jusqu’à la maison centrale. »

Me Jocamey Haba a poursuivi en décrivant les difficultés rencontrées ce jour-là : « J’ai quitté la maison centrale seulement à 21 heures, puisqu’il n’y avait pas de passage. J’étais d’ailleurs en habits de sport. Cet homme a encore été humilié à la maison centrale. On continue de l’humilier. Malheureusement, on a censuré la vidéo car devant le procureur de Kaloum et les envoyés de la présidence, j’ai dit que vous ne pouviez pas avoir ces images. Il a droit à l’intimité de sa vie privée, à son image. »

En concluant sur le cas de l’évasion de son client, Me Jocamey Haba a insisté sur la nécessité de respect et de dignité : « Nous restituons la vérité telle qu’elle est, non pas telle qu’on voudrait qu’elle fût. Nous avons été là. Que cela soit clair, on ne peut pas continuer à humilier un homme. Ce militaire de l’armée guinéenne a aussi un destin atypique. »

Baïlo Fatako, pour Laguinee.info

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