Ce lundi 03 juin 2024, les plaidoiries des avocats de la défense se sont poursuivies au procès des massacres du 28 septembre 2009. Me Jean Moussa Sovogui, l’un des avocats de Moussa Tiégboro Camara a plaidé en faveur de son client incarcéré « sans titre de détention » dit-il. Cet estime qu’on doit trouver un titre justificatif pour montrer les actes pour lesquels son client est emprisonné, rapporte Laguinee.info à travers un de ses reporters.
Apres avoir décliné son plan de plaidoirie, l’avocat du colonel Tiégboro Camara, a soutenu que « notre justice se déshumanise». Poursuivant Me Jean Moussa Sovogui, plaidant pour son client, il souligne : « Il est en prison sans titre de détention. Aucun titre de détention. On doit au moins trouver un titre justificatif pour dire. Voilà pourquoi il est mis en prison à travers cet acte-là. C’est un être humain. C’est comme si on avait ramassé un « animal » et qu’on l’avait logé à la maison centrale. Il faut le dénoncer. Ce n’est pas normal. Aucun titre, aucun mandat. En dépit de tout cela, le directeur national de l’administration pénitentiaire n’a pas daigné donner suite à mon courrier que je lui ai adressé le 17 novembre 2022, par lequel nous lui avons transmis la demande d’autorisation du 31 octobre 2022 du président de l’institut Thalès Afrique du Sénégal pour permettre au Colonel Moussa Tiégboro Camara, inscrit en Master en Sciences politiques, mention Sécurité internationale et défense, de préparer son mémoire », a souligné l’avocat de Tiégboro dans son exposé.
Selon la défense de Moussa Tiégboro Camara, la détention provisoire de leur client ne doit être pris dans une circonstance de « non-droit ». Pendant sa plaidoirie, Me Jean Moussa Sovogui, n’a pas manqué d’indiquer les difficultés qu’ils font face pendant les entretiens avec son client.
« Pour nous, la détention provisoire ne doit pas être considérée comme une situation de non-droit. Mais aucune réponse pour la mise en place d’un dispositif pédagogique momentané pour la rédaction de son mémoire de fin d’études. Aucune réponse. Qu’en est-il alors des droits d’un détenu en Guinée ? Nous avons des difficultés à nous entretenir avec nos clients de tout bord, parce qu’on s’entretient devant tout le monde. Il n’y a pas de secret. Allez voir les conditions de détention d’un ancien président, le capitaine Moussa Dadis Camara. C’est pitoyable. Des anciens ministres comme mon client, son excellence Diaby, allez voir comment ils sont détenus. Détention précaire, dans des conditions inhumaines et dégradantes. Et lorsqu’on vient dire réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une sûreté de 30 ans, ça bouleverse, surtout qu’il n’y a aucun fondement, aucune base. C’est révoltant, » précise-t-il.
L’avocat a également déploré la radiation de son client du colonel Moussa Tiégboro de l’armée. A en croire cet avocat, son client a été radié de l’effectif de l’armée qu’il a servi matin et soir avec abnégation, pour, dit-on, une conduite avant même l’issue de l’instruction.
Baïlo Fatako, pour Laguinee.info