Les réactions se multiplient suite à la présentation de la politique générale du gouvernement par le Premier ministre Amadou Oury Bah. Alpha Bayo, coordinateur national de la MAOG, n’a pas caché sa déception lors d’une interview accordée à Laguinee.info.
Alpha Bayo a tout d’abord reconnu la qualité de la forme de la communication du Premier ministre. « Je pense que dans son allocution, il a été convaincant en ce qui concerne la forme, puisque sa communication a attiré l’attention de tous les conseillers nationaux de la transition », a-t-il déclaré. Toutefois, il a rapidement soulevé des interrogations sur le fond du discours.
Selon Bayo, bien que le Premier ministre ait énoncé des projets d’infrastructure importants tels que la construction de routes et de ponts, il a omis des éléments cruciaux pour les acteurs de la société civile. « En ce qui concerne le fond, c’est là où on peut s’interroger sur plusieurs aspects », a-t-il précisé. « Nous attendions à ce qu’il fasse des communications fortes allant dans le sens du retour à l’ordre constitutionnel ».
Le coordinateur national de la MAOG a exprimé sa préoccupation quant aux priorités du gouvernement de transition. « Dans son allocution, on a compris aisément que la priorité en tout cas, des autorités de la transition, ce n’est pas le retour à l’ordre constitutionnel », a-t-il déploré. Cette absence de volonté clairement exprimée pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel a laissé Alpha Bayo et d’autres acteurs de la société civile insatisfaits.
Alpha Bayo a également affirmé la position de la société civile vis-à-vis des institutions de transition actuelles. « À l’échéance de la date butoir du chronogramme de la transition, c’est-à-dire le 31 décembre 2024, nous avons décidé de ne pas reconnaître les institutions issues du coup d’État du 5 septembre, y compris le CNRD, le CNT et toutes les autres institutions de la transition », a-t-il déclaré. En conclusion, il a annoncé que la société civile se mobilisera pour refuser de reconnaître le CNRD et ses institutions, appelant le peuple de Guinée à faire de même.
Sirani Diabaté, pour Laguinee.info